Acide hyaluronique et toxine botulique : de nouveaux produits et de nouvelles indications

A l’occasion de l’IMCAS 2017, l’un des plus importants congrès mondiaux dédiés la chirurgie et la dermatologie esthétique, revenons sur les grandes avancées scientifiques et les grandes tendances de demain en compagnie des meilleurs experts internationaux. Le point sur les acides hyaluroniques et les toxines botuliques avec le Dr. Hugues Cartier, dermatologue en France.


L’acide hyaluronique : tous pour un, un pour tous ?
Moins d’une dizaine aux US, plus de 100 produits en Europe même si la plupart sont les mêmes mais rhabillés par le marketing pour faire peau neuve. Cela peut interroger…
 
Chez Galderma, les gammes Restylane et Emervel ne font plus qu’une avec une déclinaison sous le nom de Restylane tous azimuts. (…) Ce sont pourtant deux gammes bien différentes… Une mention spéciale en terme de nouveauté pour le Profhilo du laboratoire italien IBSA, un complexe hybride d’acide hyaluronique de haut et bas poids moléculaire, non réticulé et sans BDDE, portant sa concentration à 62 mg/ml soit plus du triple ce qui se propose actuellement.
 
La gageure (…) c’est de proposer les cinq points ultimes qui permettent en injectant le Profhilo dans le derme profond, de provoquer un rajeunissement progressif et durable. Entre infusion et infusion d’un AH hybride et les points clé d’injection de Di Maio revisités à la sauce italienne, ce nouveau produit injectable est un ovni dans le Landerneau des injectables.
 
À charge pour le médecin d’adapter la meilleure combinaison selon chaque patiente et chaque topographie. Cela aura au moins le mérite de simplifier le discours au patient toujours méfiant quand on mélange des produits de gammes différentes même si ils sont tous à base d’acide hyaluronique. À cet égard, il n’existe effectivement pas d’étude officielle sur les effets secondaires d’associations d’acides hyaluroniques de laboratoires différents dans une même localisation.
 
Toxine botulinique : la guerre des mondes
De nouvelles toxines arrivent, le Dysport devient liquide en étant tout préparé pour éviter les erreurs de dilution. Les toxines coréennes, déjà très répandues en Asie font l’objet d’étude de phase 3 en Europe pour obtenir leur AMM. On leur espère la non-infériorité par rapport au groupe contrôle toxine de référence et peut être un chouïa plus de rapidité d’efficacité en relaxation musculaire.
 
Fillers : plus d’études !
Croma et Filorga étoffent leurs gammes pour couvrir la demande, occuper le marché. Passer des crèmes ou des fils aux acides hyaluroniques injectables, tous les laboratoires cherchent de nouvelles parts dans ce marché. Ce n’est pas pour autant que les études cliniques scientifiques foisonnent… Rappelons-le, l’acide hyaluronique injectable est un dispositif médical (comme un pansement) et non pas un médicament donc sans obligation de passage par toutes les études de différentes phases avant mise sur le marché.
 
À partir du moment où le mode de fabrication est fait selon les règles européennes ... rien n’oblige les laboratoires à faire des études cliniques validées par un large panel de médecins de différents pays. À cet égard, seuls certains laboratoires continuent à en promouvoir régulièrement ou à avoir des publications sur leurs produits par des médecins indépendants dans la littérature : Galderma, Allergan, Merz, Sinclair.

Publié le 23/01/2017 à 01:00 | Lu 3166 fois