Alzheimer : la maladie peut aussi toucher les personnes de moins de 60 ans

A l’occasion de la journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, qui s’est tenue dimanche dernier, la Fondation Médéric Alzheimer a publié les résultats d’une enquête portant sur les personnes "jeunes " atteintes par la maladie d’Alzheimer, c'est à dire avant l’âge de 60 ans. Quelles en sont les conséquences au jour le jour ?





Alzheimer : la maladie peut aussi toucher les personnes de moins de 60 ans
En premier lieu, on constate que les troubles associés à la maladie conduisent, dans une très large majorité des cas (90%),  à une sortie « avant l’heure » du marché du travail alors même que le diagnostic n’est pas toujours clairement établi.
 
D’autres part, pour plus de 50% des personnes concernées, pour lesquelles l’annonce du diagnostic de la maladie est postérieure à la sortie du marché du travail, les premiers troubles surviennent vers 52 ans et l’arrêt de l’activité professionnelle vers 55 ans, alors que l’âge moyen au moment du diagnostic est de 56 ans.
 
L'étude démontre également que l’arrêt de l’activité professionnelle s’accompagne d’une désocialisation rapide et importante : baisse du nombre de déplacements, de l’implication dans les activités bénévoles et associatives, arrêt des activités sportives, de la conduite automobile et petit à petit… désocialisation progressive.
 
Sans surprise, les deux-tiers des individus déclarent que la maladie a bouleversé leur vie familiale. Le renoncement aux activités professionnelles, sociales et domestiques ont conduit à une redéfinition des relations familiales. Un tiers des conjoints ont dû ainsi adapter leur activité professionnelle : congés plus fréquents, diminution du temps de travail voire parfois arrêt de l’activité professionnelle pour faire face. Et lorsqu‘ils se maintiennent néanmoins dans l’emploi, les proches mettent en avant leur difficulté à concilier travail et accompagnement du conjoint malade.
 
Déni, difficultés à se projeter : 40% des individus, dont le diagnostic de la maladie date de moins de deux ans, déclarent ne pas vouloir entendre parler de leurs besoins futurs. Un constat sans surprise, Alzheimer induisant en effet un recentrage sur la gestion du quotidien, ce qui réduit d'autant leur capacité à envisager et à anticiper leur avenir.
 
Cette étude, menée en collaboration avec le Professeur Florence Pasquier du Centre National de Référence des Malades Alzheimer Jeunes au CHU de Lille, a porté sur 42 entretiens avec des personnes malades en présence de leur conjoint. Il y a environ 8.500 malades jeunes recensés et suivis par les centres mémoires, soit 1% du total des personnes atteintes par cette maladie.

www.fondation-mederic-alzheimer.org

Article publié le 23/09/2014 à 03:52 | Lu 6901 fois