Vue et audition au volant : quel sera l'impact du véhicule de demain ?

Voilà un sujet qui concerne tout particulièrement les conducteurs seniors puisqu’il concerne la vue et l’audition au volant (deux sens qui ne vont pas en s’améliorant en vieillissant) et la voiture de demain. Voici donc, dans les grandes lignes, les résultats de la 3ème édition de l’Observatoire de la santé visuelle et auditive sur le thème d’Optic 2000.


Selon cette étude, les conducteurs français estiment que la vision est un élément essentiel (encore une chance !) pour la sécurité au volant. Pour autant, une large majorité -huit automobilistes sur dix- affirme ressentir au moins un trouble de la vision ! Et 70% indiquent avoir besoin d’un équipement optique et 90% d’entre eux à le porter en conduisant.
 
Naturellement, tous les conducteurs ne sont pas égaux face à la conduite car de nombreux paramètres entrent en jeu comme l’âge, l’état de fatigue, de stress ou encore psychologique. Mais le point essentiel reste l’acuité visuelle qui permet d’identifier, de distinguer et de qualifier les distances et l’ensemble des éléments qui entourent le conducteur. Bref, de conduire en toute sécurité.
 
Les mouvements oculaires sont aussi importants car ils détectent entre autres, les obstacles fixes ou mobiles. Par exemple, l’éblouissement doit être pris en compte puisque, de jour comme de nuit,
il peut générer une perte partielle ou totale de l’information visuelle (notamment chez les seniors plus sensibles à ce phénomène). D’ailleurs, plus de la moitié (58%) des sondés indique craindre l’éblouissement.
 
Des différences ont également été observées entre les conducteurs dits novices et ceux définis comme plus expérimentés. Alors que l’un va concentrer son regard dans une zone réduite sur un ensemble d’éléments et de façon rapide, l’autre va balayer son environnement et concentrer sa vision sur des zones primordiales pour sa sécurité. La vision s’adapte et s’habitue donc à l’acte de conduite.
 
Voilà pour la vue, mais côté audition, qu’en est-il ? Un conducteur sur quatre affirme souffrir d’une gêne auditive (un chiffre qui ne fera que s’accroitre avec le vieillissement des populations) mais seulement 16% portent une prothèse auditive lorsqu’ils sont au volant. Ils ont pourtant conscience que ne pas entendre est dangereux puisque plus des trois-quarts (78%) pensent que le port d’écouteurs et 65% qu’écouter la musique trop fort sont des menaces importantes à la sécurité.
 
Certes, l’audition est moins sollicitée que la vision au volant mais elle reste néanmoins un sens complémentaire pour anticiper un danger et entendre des signaux d’alerte comme les klaxons et recueillir les informations utiles sur son véhicule tel que le bruit de moteur. Sans trop de surprise, ce sont principalement les seniors qui sont concernés par un déficit auditif.
 
Actuellement, l’audition alerte et aide à se déplacer comme par exemple, les indications données par GPS qui vous dirigent au son de la voix sans quitter la route des yeux. Les technologies en cours de développement permettront aussi dans l’avenir de détecter les signaux sonores et de les relayer par le biais d’un système visuel ou de réalité augmentée !
 
C’est là qu’on en vient à la voiture de demain qui sera de plus en plus silencieuse. L’absence de bruits parasites dans l’habitacle est perçue comme une source de confort mais paradoxalement, elle réduit les signaux d’alerte extérieurs. Les récentes innovations technologiques pallient ce risque avec les détecteurs d’angle mort et les systèmes anticollision. A noter que 90% des conducteurs estiment que l’isolement phonique de la voiture peut être un danger compte-tenu de la perte d’informations (53%),  et de déconnexion avec l’environnement extérieur.
 
Ces dernières années, les avancées technologiques ont été rapides et offrent plus de confort et surtout, améliorent la sécurité routière. A noter l’arrivée de l’éclairage avec ampoules au xénon qui augmentent la portée des phares ou encore les dispositifs infrarouges et les caméras thermiques qui détectent la présence d’obstacles dans les angles morts. Les prochaines technologies vont même amplifier la vision par la projection d’information en réalité augmentée sur le pare-brise.
 
La mise sur le marché de véhicules à délégation de conduite partielle ou semi-autonome qui réalise une partie de l’activité de conduite en est un exemple. Dans un futur plus ou moins proche nous allons nous projeter sur une conduite à délégation totale ou autonome. Oui, oui, la voiture pourra « conduire toute seule ». Les premiers modèles sont déjà en test notamment aux Etats-Unis.
 
In fine, ce sondage met en évidence que la voiture de demain doit accompagner les conducteurs et les aider sans se substituer à eux. Le véhicule doit surtout améliorer et compenser nos faiblesses… bien humaines ! Pour une majorité (86%) des conducteurs, la voiture collectera plus d’informations comme les modifications de l’environnement (86%), anticipera les événements (84%) et gérera les changements de situation ou de climat de façon intelligente (82%). Elle sera une aide réelle et efficace à la conduite (62%) pour apporter une meilleure sécurité (55%). Pour autant, ils appréhendent la perte de vigilance (49%), la déresponsabilisé (43%), le manque d’attention (37%) et une automatisation excessive (32%) de ces nouvelles voitures.

Publié le 24/11/2017 à 09:11 | Lu 2649 fois