Vie quotidienne : plus des deux-tiers des seniors estiment rencontrer des difficultés à réaliser des activités de la vie quotidienne

La société Réunica a présenté le 23 septembre dernier, lors d’une matinée de conférences à l’Institut Pasteur, les résultats de sa « Recherche-Action Ergothérapie* », sur le diagnostic habitat au bénéfice des personnes âgées. Une étude réalisée dans le cadre de son programme de prévention SADEER (Soutien A Domicile et Ergothérapie). Conclusion : les résultats laissent apparaître un réel décalage entre le danger réel causé par la situation de désadaptation de l’habitat et le manque de prise en compte des aînés face à des dangers suscités par leur lieu de vie.





1. Vivre de plus en plus vieux, chez soi

En 2050, 30% de la population française aura plus de 60 ans

Les projections démographiques en France permettent de prévoir un accroissement significatif des personnes de plus de 60 ans sous les effets conjugués du baby-boom et de l’augmentation de l’espérance de vie.

Par rapport à d’autres pays européens, le vieillissement lié aux générations du baby-boom (c’est-à-dire nées entre 1946 et 1975) sera exacerbé puisque ces générations sont particulièrement nombreuses dans notre pays. En France, un habitant sur cinq était âgé de 60 ans ou plus en 2005. Selon les projections démographiques de l’INSEE, cette proportion passera à un sur trois en 2050.

Dès 2020, 1,2 million de personnes en situation de dépendance

Ce phénomène d’augmentation des classes d’âges les plus élevées, appelé à se développer au cours des prochaines décennies, devrait entraîner une augmentation proportionnelle des personnes atteintes d’une ou plusieurs pathologies les conduisant progressivement à des pertes d’autonomie. Actuellement, 7% des plus de 60 ans sont dépendants en raison d’une maladie invalidante, soit un peu plus d’un million de personnes, dont plus des deux tiers sont atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’une autre forme de démence.

Si l’on fait l’hypothèse que ce pourcentage reste stable dans le temps, le nombre de personnes dépendantes pourrait atteindre un premier pic à partir de 2020-2025 (1,2 million en 2020) en raison de l’arrivée à l’âge de la grande vieillesse des premières générations nombreuses du baby-boom. Cette tendance devrait se maintenir à un niveau élevé jusqu’en 2050-2060.

L’accroissement de la part des plus de soixante ans au sein de la population, conjuguée à la progression du nombre de personnes en perte d’autonomie en raison de l’allongement de la durée de la vie, soulève de nombreuses questions sur ses conséquences tant aujourd’hui que dans les années à venir.

Les Français veulent vieillir chez eux

Plus de 60% des personnes âgées de plus de 80 ans vivent à domicile et l’immense majorité souhaite vivre chez elle le plus longtemps possible. Cette aspiration est partagée par leur famille. Les nouvelles réalités démographiques et le souhait massivement exprimé de vivre chez soi, ont conduit à une évolution des politiques publiques. C’est dans ce contexte que Madame Nora Berra, secrétaire d’État chargée des Aînés a lancé en 2010 la mission « Vivre chez soi », avec pour objectif de permettre aux personnes âgées de vivre chez elles le plus longtemps possible.

La mise en place d’un « Diagnostic Autonomie Habitat » représentait le premier des six volets d’action identifiés dans le cadre de cette mission. En effet si les aînés expriment le souhait de vivre chez eux, le domicile reste encore le principal lieu à risques (isolement, accidents domestiques, abus de confiance…). Le rôle de la prévention à domicile est donc déterminant pour favoriser le « vivre chez soi ».

Ainsi l’une des préconisations du rapport de la mission « Vivre chez soi » concerne la mise en oeuvre d’un diagnostic « vivre chez soi » centré sur l’aîné et son projet de vie dans son contexte d’habitat et d’environnement immédiat.

Conscient de l’enjeu que représente l’adaptation de l’habitat, Réunica a mis en place dès 2008 le programme d’actions SADEER, visant à prévenir les situations de dépendance et à optimiser l’adéquation entre le domicile et la personne âgée, afin de lui permettre de continuer à y vivre dans de bonnes conditions.

2. Les objectifs du Groupe Réunica

La solidarité, collective et intergénérationnelle, est la valeur fondatrice des régimes de retraite par répartition. Face aux transformations sociétales, conséquences d’une avancée en âge de plus en plus tardive et d’une population proportionnellement plus âgée, les régimes de retraite complémentaire peuvent contribuer, à travers leur Action sociale, à l’émergence de nouvelles réponses et d’actions innovantes.

Le programme spécifique mis en place dès 2008, nommé SADEER, en partenariat avec l’ADERE, repose sur trois volets complémentaires : la diffusion de la connaissance, la prévention, et la mise en place d’un Diagnostic Habitat dans le cadre d’une recherche-action.

Axe 1 : Diffusion de la connaissance

L’assureur souhaite contribuer à informer et à sensibiliser le public et les acteurs, professionnels et institutionnels, sur la question de l’habitat des personnes âgées. Ainsi le Groupe organise et/ou soutient des rencontres favorisant la réflexion sur les questions liées au soutien à domicile et à l’adaptation de l’habitat : Journées Européennes et Francophones d’Ergothérapie en 2007 et 2009, Journée d’étude portant sur la désadaptation de l’habitat chez le sujet âgé en 2008 et 2010….

Axe 2 : Prévention

Conférences-ateliers en direction des retraités de moins de 75 ans
Dans le cadre du programme SADEER, l’assureur organise des conférences ainsi que des ateliers pratiques, dans toute la France, en direction des retraités du Groupe âgés de moins de 75 ans. Animées par des ergothérapeutes, ces interventions ont pour objectif de faire prendre conscience aux participants de l’importance du domicile et de l’intérêt d’anticiper les difficultés qui peuvent survenir avec l’avancée en âge. Depuis la mise en place du programme SADEER, les publics de retraités ont pu bénéficier d’informations et de conseils pratiques et personnalisés, sur les questions de l’aménagement et de l’adaptation du logement.

S’appuyant sur l’expertise d’ergothérapeutes, Réunica organise des actions de formation en direction de ses bénévoles, engagés dans l’aide aux personnes âgées isolées. Ces formations, portant sur l’habitat, ses risques, la notion d’aide et la place du bénévole, apportent des conseils simples et pratiques pour sécuriser le domicile. :

Axe 3 : Mise en place d’un Diagnostic Habitat dans le cadre d’une recherche-action

Pour prévenir les situations de désadaptation « habitat / habitant », l’assureur a mis en place une démarche expérimentale proposant à 14.000 retraités, âgés de plus de 75 ans, de recevoir la visite d’un ergothérapeute à leur domicile, afin de bénéficier d’un Diagnostic Habitat.

L’objectif de ce Diagnostic Habitat est d’informer et de sensibiliser la personne aux situations de risque qui peuvent être identifiées, et éventuellement de préconiser la mise en place d’aides techniques et d’aménagements mineurs. Pour mettre en place ces préconisations, les retraités ont la possibilité de recourir à des aides financières par l’intermédiaire de l’Action sociale du Groupe. Afin d’évaluer l’efficience de cette prestation, une Recherche-Action a été menée par un groupe d’experts en Ergothérapie.

L’ergothérapie pour prévenir la dépendance

Manger, se laver, se coiffer ou même se déplacer chez soi peut relever, après une simple fracture ou à cause d’une maladie invalidante, du parcours du combattant… L’ergothérapie, au croisement des sciences humaines, sociales et technologiques, aide à maintenir l’autonomie de la personne.

L’ergothérapeute, un analyste de l’environnement

L'ergothérapeute est un professionnel de la santé. Membre d'équipes pluridisciplinaires, il agit à titre préventif ou curatif, quels que soient l’âge et la nature des difficultés, et ce, en tenant compte de l’environnement et de l’habitat.

Il s’attache à percevoir, dans leur globalité, les problèmes quotidiens afin d’améliorer les capacités physiques ou psychologiques des personnes fragilisées ou dépendantes, qu’elles soient amoindries de façon passagère ou définitive. L’environnement proche est analysé dans les moindres détails pour être optimisé : réorganisation des pièces, installation de rampes d’accès, élargissement des cadres de portes, abaissement ou élévation des surfaces de travail, etc.

Après analyse des capacités et incapacités de la personne, l’apprentissage d’une gestuelle nouvelle, adaptée aux changements du corps, permet de maintenir ou de retrouver l’autonomie nécessaire à l’accomplissement des actes du quotidien : s’habiller, cuisiner mais aussi reprendre confiance en soi.
Vie quotidienne : plus des deux-tiers des seniors estiment rencontrer des difficultés à réaliser des activités de la vie quotidienne

Article publié le 29/09/2010 à 12:25 | Lu 4155 fois