Sheila : interview vérité

Après une intégrale en compact disc qui a fait fureur, un Cabaret Sauvage plein de tendresse disponible en DVD, un Olympia en feu l’année dernière, Sheila continue pour son public qui la réclame encore à corps et à cris. Elle lui a offert un Olympia supplémentaire le 4 mars dernier et revient pour le magazine Nos Tendres et Douces Années sur ses principales chansons et ce qu’elles lui évoquent.


NTDA : Dans votre spectacle du Cabaret Sauvage, on peut découvrir de nouveaux titres comme « Donne-moi ta main » au tout début et « Je serais toujours là » à la toute fin. Je me souviens qu’en 92, seulement trois ans après vos adieux, vous aviez voulu enregistrer une chanson qui était un véritable message à votre public, c’était « On s’dit plus rien ». Tous ces titres sont autant de messages personnels pour lui, pourquoi ce besoin de communication un peu subliminale avec lui ?

Sheila : Parce que je chante pour lui, je pense que j’existe parce que mon public est là. Sincèrement si je continue encore, c’est parce qu’il y a des militants qui en veulent encore. Les spectacles sont construits en connaissance de cause, ainsi que le choix des chansons que l’on va rechercher dans mon répertoire avec Yves Martin. En 99, j’ai chanté une chanson qui s’appelait « Tu m'as manqué », un texte écrit pour de véritables retrouvailles après neuf ans d'absence.

C’est vraiment une chanson qu’on a faite pour eux, seul mon public fidèle en a compris le sens. Très égoïstement je dois dire que c’est aussi pour me faire plaisir que j’ai eu envie d’interpréter toutes ces chansons.

NTDA : Vous aviez un projet d'album composé uniquement par des femmes, Françoise Hardy, mais aussi Clarika qui a signé « Donne-moi ta main » et « Sous le regard des filles », deux nouveaux titres que vous interprétez dans ce spectacle, qu’en est-il ?
Sheila : Oui c’était une bonne idée c’est vrai, mais malheureusement je pense que ça ne se fera pas. J'ai rencontré Clarika sur ce projet, je ne la connaissais pas personnellement et puis comme ça n’a pas abouti, elle m’a écrit « Donne-moi ta main », la première fois que je l'ai entendu, j'en ai pleuré. Ce n’est pas un titre commercial du tout mais c’est un tel message, ça dit tellement de choses. Dans ces deux chansons qu’elle m’a écrites, on sent bien qu’un homme n’aurait pas pu les écrire, ce sont des titres à la touche très féminine.

NTDA : Vous qui avez fait une véritable carrière de disques, presque chaque single était un tube, j’ai remarqué que les anciens titres que vous avez interprétés au Cabaret, étaient d’anciennes face B : « La voiture », « Laisse-toi rêver », « C’est écrit », « Personne d'autre que toi » et « Trinidad ». Pour quelles raisons ?
Sheila : Parce qu’on a voulu faire des chansons qu’on n’avait jamais faites. Ce sont des titres que je n’avais jamais rechantés depuis l’époque. On les a totalement refaites, dans l’intention de leur donner une nouvelle vie. Ce qui était amusant, c’était de voir la tête des gens qui cherchaient ce que ça pouvait être, les orchestrations sont tellement différentes de l’original que c’était un grand jeu pour eux.

Dans la salle, je les voyais froncer les sourcils, c’était à celui qui retrouverait le titre le premier et ça, pour moi, c’était vraiment très amusant. Ce que je trouve surprenant c’est que les paroles de ces chansons, dites avec la voix que j'ai aujourd'hui, prennent tout leur sens. À l’époque quand je chantais « C’est écrit » par exemple, j'avais entre 20 et 25 ans, ça ne voulait rien dire, je n’avais pas le recul que j’ai aujourd’hui, mon expérience de la vie fait que c’est maintenant que ça signifie quelque chose. .../...

NTDA : « On sait pas s’aimer », signée Yves Martin, est une chanson qui avait un autre texte dans l’album « Tendances » en 89, elle s’appelait « Okinawa », pourquoi ce changement ?
Sheila : On a repris la première version qu’on avait faite à l’époque en fait, parce que c’était d'abord « On sait pas s’aimer » avant d’être « Okinawa ». Au dernier moment on a trouvé que ça n’allait pas dans l’album, alors on a fait d’autres paroles et c'est devenu « Okinawa ». Puis l’année dernière, quand on a fait l’intégrale, on a retrouvé le texte original de « On sait pas s'aimer », c’est de cette façon qu’on a eu l’idée de la reprendre pour le Cabaret Sauvage.

NTDA : Vous avez un public très éclectique de tous les âges, tous les univers, mais il y a tout de même une grande majorité d’homosexuels, et lorsque commence le medley, comprenant des titres des années 70, difficiles à reprendre de nos jours, un de vos choristes récite le texte d'introduction à la chanson « Patrick, mon chéri », et celui-ci marque une pause avant de dire : « Patrick, je t’aime », de ce fait toute la salle devient hystérique : Qui a eu cette idée ?
Sheila : C’est Yves ! En fait, il ne trouvait pas de réorchestrations possibles à faire sur ces titres là. « Patrick, mon chéri » ou « Le prince en exil », ce sont des trucs pas faciles à refaire mais j’en avais parlé justement avec un ami très proche qui est peut-être mon plus grand fan, ma bible, il s’appelle Patrick aussi d'ailleurs, et il m’avait dit que c’était pour lui des chansons incontournables. Mais Yves continuait de lui dire qu’il n’avait pas d’idée pour les refaire sur scène.

Finalement, il a pensé les refaire dans leurs orchestrations originales avec ce petit clin d’oeil. La réaction des gens dans la salle a été incroyable, on les voyait vraiment prendre du plaisir avec nous, c’est à mourir de rire et c’est en même temps un clin d'oeil à cette partie de mon public qui veut dire que j’assume ça aussi. Vous savez, je vis avec mon temps, quand j’ai enregistré « Patrick, mon chéri » en 1976, les homos vivaient cachés, aujourd’hui il n’y a rien de plus normal que d’entendre un garçon dire à son copain, « Patrick, je t’aime » !

NTDA : Comme pour Sylvie, Johnny, Cloclo et Françoise Hardy, vous avez créé un spectacle pour une génération qui ne connaissait rien d’autre que la musique de leurs parents. Ce qui fait de vous une pionnière de la musique pour jeunes qui a pris son essor dans les années 60 et qui continue aujourd'hui.
Sheila : Oui c’est vrai qu’on peut dire que nous sommes les dinosaures de la chanson (rires).
En fait, on a débroussaillé le terrain et maintenant ils ont des autoroutes.

NTDA : Comment voyez-vous la génération actuelle, comparée à la vôtre ?
Sheila : On n’arrive plus à suivre, on ne sait plus qui est qui, moi je suis dans le potage complet à l’heure actuelle (rires), les gamins de cette génération se foutent de tout, ils ne sont attachés à rien. Il faut juste se rendre compte que si nous, on a eu des carrières comme les nôtres, c’est parce qu’on a été au démarrage de tout. C’était les débuts de la télé, on n’avait qu’une chaîne, on a été les premiers à rentrer chez les gens et à grandir avec leurs enfants. On faisait partie intégrante de la famille. On a vu les premiers magazines de jeunes se créer avec nous en couverture, Salut les copains, Podium, etc.

Ce qui fait qu’on a amené des choses que personne n'avait jamais vues. On a été les premiers à avoir des producteurs indépendants, on est les premiers à avoir été des idoles. Je pense que ce n’est plus possible maintenant de faire des carrières comme ça parce qu’on est aujourd’hui à l'ère du produit. On a eu la chance d’avoir un public qui s’est investi dans ce qu’on faisait, il y avait les clans Sheila, les clans Sylvie et les clans Françoise. Il y avait les pro Chaussettes Noires et les pro Chats Sauvages, ils avaient leurs favoris et ils ne fallaient pas leur parler des autres. Ils couchaient sur nos carpettes, ils rentraient dans nos chambres d'hôtels. Cette fidélité qu’ils avaient pour un artiste ou un groupe n’existe plus aujourd’hui. On s’attache à une chanson qui représente un moment de la vie.

En ce moment c’est Christophe Maé qui marche bien, comme il a un univers à lui, il va peut-être durer un peu plus longtemps que les autres, mais avec Internet, les gamins ont accès à toutes les musiques que l’on peut faire dans le monde ! Nous, on adaptait les chansons américaines et les jeunes découvraient les morceaux grâce à nos adaptations, pour la plupart ils ne connaissaient jamais la version originale, ils nous écoutaient nous.

NTDA : Vous utilisez Internet ?
Sheila : De temps en temps, je suis tombée sur un site de fans qui disait que Madonna avait tout copié sur moi (rires). Vous savez, on est attaché à tous ces gens qui nous ont adorés et qui continuent de nous aimer parce qu'on fait partie de leurs vies. À travers nos chansons, ils ont leur vie qui défile. Je le vois dans mes concerts, dans leurs yeux, dans la façon dont ils réagissent sur telle ou telle chanson.

NTDA • Justement, puisque vous avez sorti votre intégrale, je vous propose un petit jeu, je vais vous citer des titres de chansons qui ont marqué votre carrière et vous allez me dire par un mot ou une phrase ce que cela vous évoque : un bon souvenir, une critique, ce que vous voulez. On va commencer par la première :

« L’école est finie ».
- Euh… ben ça m’évoque mes débuts (rires).

« Papa t’es plus dans le coup » (Ndlr : Repris par Ludivine Sagnier dans le film de
François Ozon “8 femmes”)
- Mon père qui râlait parce que ce n’était pas son truc.

« Première surprise-partie »
- Ce que je n’ai jamais eu !

« Pendant les vacances »
- Une chanson un peu hors du temps.

« Le sifflet des copains »
- Mal vieilli.

« Vous les copains »
- Oh “Vous les copains”, le temps des copains, ça existe moins parce que les ordinateurs ont pris le pouvoir mais c’était une belle époque.

« Écoute ce disque »
- Changement de look : on coupe les couettes.

« Chaque instant de chaque jour »
- Alors là, c’est pour moi ma première grande chanson, parce qu’elle était très large au niveau des octaves, une très belle chanson.

« Le folklore américain »
- Aaaah alors ! “Le folklore”, c’était la première fois que j’avais des danseurs et personne ne le sait ça, mais c’était des danseurs qui d'habitude dansaient nus au “Moulin Rouge” (rires) !

« Devant le juke box »
- Akim !

« Le cinéma »
- Quand j’ai chanté cette chanson, je ne savais pas qu’un an après j’allais en faire pour de vrai. (Ndlr : Le film “Bang Bang” produit et réalisé par Claude Carrère, son producteur de l'époque).

« L'heure de la sortie »
- Ballet d’Arthur Plaschaert qui nous a valu des heures de tournage, toujours pour le film “Bang Bang”.

« La famille »
- C’était bien le reflet de l’époque !

« Pamela »
- Je crois que c’est la première télé que j’ai faite avec un chapeau. J’avais un chapeau et une robe rose, ainsi qu’un fume-cigarette. J’aimais bien cette chanson.

« Adios amor »
- Festival de San Remo.

« Le kilt »
- Ben tiens, il est dans mon placard le kilt, j'ai gardé le costume original avec le chapeau.

« Petite fille de français moyen »
- Ça m’a valu beaucoup de succès et beaucoup d’embrouilles parce que les gens ont mal interprété la chanson. (Ndlr : Sortie pendant les évènement de Mai 68, Sheila fut traitée de réac !)

« Oncle Jo »
- Un numéro de claquettes superbe. J’adore “Oncle Jo” !

« Julietta »
- Une jolie robe avec des volants de toutes les couleurs.

« Reviens je t’aime »
- Ben “Reviens je t'aime” c’était une de mes premières ruptures amoureuses.

« Les rois mages »
- Le tour du monde, version espagnole, allemande et je la chante dans chaque spectacle.

« Blanc, jaunes, rouges, noires »
- Une chanson que j’adore et que je n’ai pas encore reprise. On n’a pas encore trouvé le truc pour la refaire mais je l’adore, c’était une chanson militante bien en avance sur son temps.

« Samson et Dalila »
- Reprise de Middle of the road, la suite des “Rois mages” !

« Le mari de Mama »
- C’était rigolo, c’était un clin d'oeil à Ringo, puisqu’on n’étaient pas encore mariés.
« Poupée de porcelaine »
- Ah ! Ma combinaison bleue.

« Les gondoles à Venise »
- C’était ridicule ! Je ne critique pas la chanson, c’est le look qu’on avait qui était ridicule. La robe ouverte en coeur sur la poitrine, c’était pathétique ! Et lui avec sa combinaison Robin des Bois à clous, non là je comprends pourquoi on disait qu’on était ringards. À l'époque je ne voyais rien, j’avais juste vu Jésus, c'est tout (rires) !

« Adam et Eve »
- Euh… rien à dire.

« Mélancolie »
- Sublime chanson que j’ai refaite et qui fait un tabac à chaque fois.

« Le couple »
- Sans intérêt.

« Tu es le soleil »
- Bonne chanson, mais toujours la suite des “Rois Mages”, c’est encore Middle of the road.

« Ne fais pas tanguer le bateau » et « C’est le cœur »
- J'étais enceinte, c’était le début de ma grossesse. J’avais des seins… on aurait dit Marilyn Monroe !

« Aimer avant de mourir »
- Je l’ai enregistré après mon accouchement, l’enregistrement le plus difficile de ma vie. Je pleurais, je ne pouvais pas la faire.

« Les femmes »
- Une chanson que j’ai découverte grâce à une chanteuse canadienne qui s’appelait Christine Charbonneau et qui chantait sublimement bien.

« L’amour qui brûle en moi »
- Je pense qu’elle a pris toute son ampleur aujourd’hui.

« L’arche de Noé »
- C’est surtout le souvenir d’un mouton, d’un canard, d’un chien, parce qu’il faut savoir que pour chaque télé, on voyageait avec toute la ménagerie. Au final, le mouton a fini chez moi, j’ai élevé le canard, et j’ai toujours la fausse chouette sur mon lit (rires).

« Love me baby »
- Je n’avais pas de titres pour les discothèques, on a fait ça sans dire que c’était moi, et ce sont les gens à la radio qui ont téléphoné pour dire mais c’est Sheila ! Une folie, un bonheur, un espace temps arrêté.

« Hôtel de la plage »
- C’est associé à “Jours de France” pour moi. Il y avait une grande première organisée par le journal, car ce sont eux qui produisaient le film, on l’a chanté devant tout le gratin du cinéma français de l’époque.

« I don’t need a doctor »
- J’aimais bien cette chanson.

« You light my fire »
- Vérone : j’ai gagné tous les prix avec ce titre en Italie.

« Spacer »
- C’est ma deuxième carrière, grâce à lui j’ai été connue dans le monde entier.
Aux États-Unis, il n’y avait pas de tabous, pas de passé, Nile Rogers et Bernard Edwards du groupe Chic m’ont prise comme j’étais, sans connaître les couettes et les gondoles. Ça a été le plus grand pas en avant de ma carrière !

King of the world
- C’est sur le même album mais ce n’est pas la meilleure chanson.

« Kennedy Airport »
- Une bonne chanson française au milieu des titres en anglais, il fallait bien que je revienne un peu en France.

« Pilote sur les ondes »
- Là, c’était tout un album qui annonçait une mauvaise période.

« Little Darlin’ »
- Très rock, quand je pense aux pointures que j’ai eues pour cet album au niveau des musiciens, David Foster par exemple qui a composé pour Céline Dion et Olivia Newton John, et Keith Olsen qui a été le producteur de Pat Benatar, j'ai eu vraiment beaucoup de chance. Il y avait plein de bons morceaux dans cet album, un peu trop rock pour les reprendre aujourd’hui, on n’a pas encore trouvé le moyen de les refaire.

« Et ne la ramène pas »
- Là, je n'en pouvais plus. On ne peut pas passer du tour du monde avec “Spacer” et sortir derrière “Et ne la ramène pas”, ça ne va pas ! Et j’ai tout de même eu de la chance car je suis partie en vacances et j’ai rencontré Yves au même moment.

« Tangue au »
- Premier succès écrit pas Yves. Grand virage dans l’écriture et dans les musiques.

« Je suis comme toi »
- Le vrai départ avec Yves. Ensuite viennent ce que je trouve être les plus belles chansons de ma carrière, “Vivre mieux”, “L’écuyère”, “Emmenez-moi”, “Sur un fil”, “Pour te retrouver”… À partir de là tout est différent parce que j’ai quelqu’un qui écrit pour moi, qui me regarde, qui me fait des bijoux sur mesure comme “Monsieur Vincent”.

NTDA : Quand vous sortez « Le tam-tam du vent » en 89, vous aviez prévu que ce serait le dernier ?
Sheila : Oui, j’en avais marre de passer devant des panels. J’avais besoin d’arrêter et de faire autre chose de ma vie. Je suis trop entière et si je ne prends plus de plaisir à faire quelque chose, j’arrête. Je pense que des artistes qui ont plus de 25 ans de carrière n’ont pas à passer d’auditions. J’ai trop d’amour pour ce que je fais et trop de respect pour le public pour ne faire ce métier qu’à moitié. Quand il n’y a plus le coeur, il faut rentrer chez soi.

NTDA : Neuf ans après les adieux de l'Olympia, vous êtes revenue avec un nouvel album : « Dense ».
Sheila : Vous savez, à part les puristes qui suivent ma carrière, quand je fais “Sur un fil” ou “Dense”, qu’on a refait dans une nouvelle version au dernier Olympia, les gens pensent que c’est une nouvelle chanson. Comme je ne passe pas du tout en radio, les gens en province ne connaissent pas ces chansons-là, ils ont perdu 15 ans de ma carrière. Si vous écoutez “Stop ou encore” sur RTL, il ne passe pas une chanson des 20 dernières années, mais ce n’est pas grave car je fais ça pour mon public. Je suis un catalyseur de bonnes énergies, le temps passe et on est toujours présent, on est fier de ce qu’on est, les critiques du métier peuvent dire ce qu’elles veulent, nous, on est toujours debout.

NTDA : Vous avez fait l’année dernière une série de photos prises par Jean-Marie Perier, pour L'Express, la réunion des trois plus grandes idoles féminines, Sylvie, Françoise et vous, comment avez-vous vécu ce moment ?
Sheila : Ça été un grand moment qui a été très mal exploité, parce que pour arriver à nous réunir toutes les trois avec Jean-Marie, il fallait se lever de bonne heure. C’est toute une époque qui se retrouvait, on est tous vivants et c’est très dommage que ce ne soit pas devenu une couverture. Ça méritait au moins ça, et pourquoi pas une émission de télé. On ne pourra peut-être pas le refaire, on n’est pas éternels. Nous on est encore là et on n’en profite pas assez.

En France, on a plutôt tendance à optimiser les gens qui ne sont plus là. Regardez Dalida qui n’a jamais été aussi populaire que depuis qu’elle est partie. Je pense que si les médias ne s’en rendent pas compte, le public le fait pour eux, et c’est pour cette raison qu’il est toujours avide de ça, qu’il est présent aux concerts. Quand on ne sera plus là, ce sera fini, ce sera trop tard.

À Patrick.

Propos recueillis par Christophe Daniel. Merci pour leur aide précieuse à Frédérick Riffault et à Michel Guyery.

Publié le 12/09/2008 à 11:45 | Lu 14639 fois