Prevention-escarre.fr : un site internet spécialement conçu pour les aidants

La mobilisation d’Urgo Medical contre l’escarre franchit une nouvelle étape avec la mise à disposition d’un site internet pour le grand public. Parce que le rôle de l’entourage des patients est devenu primordial pour la prévention, parce que le nombre d’escarres à domicile augmente avec le vieillissement de la population… Mieux informés, les aidants non professionnels pourront détecter plus rapidement les situations à risque et adapter les mesures de prévention en partenariat avec les professionnels de santé.





Une étude révèle l’augmentation du nombre et de la gravité des escarres à domicile

A l’initiative de l’association PERSE (Prévention Education Recherche Soins Escarre), deux enquêtes ont comparé l’évolution de la prévalence des escarres à plusieurs années d’intervalle, en ville et à l’hôpital.

Si, chez les patients hospitalisés, la situation s’est un peu améliorée entre 1994 et 2004 avec une diminution de la gravité des escarres (mais une prévalence stable), il n’en est pas de même pour les patients suivis en HAD : en trois ans la prévalence est passée de 3,2% à 4,3% et la proportion d’escarres graves a augmenté.

Les auteurs de l’étude voient dans ces résultats le début d’un dysfonctionnement grave de notre organisation sanitaire : en l’absence de moyens humains et matériels supplémentaires, l’augmentation du nombre des escarres pourrait conduire à des dépenses supérieures aux coûts évités par le maintien à domicile.

4,3 millions d’aidants non professionnels en France à informer et sensibiliser

On estime à 230.000 le nombre de personnes âgées confinées au lit ou au fauteuil à leur domicile. Presque trois sur quatre (71%) reçoivent une aide mixte, celle d’un professionnel de santé et d’un membre de leur entourage ; dans 22% des cas, l’aide est assurée uniquement par un proche.

Tous niveaux de dépendance confondus, 20% des personnes aidées le sont par un membre de leur entourage pour les soins personnels. Concernant les personnes à risque d’escarre, ces soins de proximité sont l’occasion pour les aidants de mobiliser la personne alitée, de vérifier les zones d’appui, de réaliser des gestes préventifs (par exemple effleurements avec un topique après la toilette), de veiller à l’absence de corps étrangers potentiellement traumatisants etc...

Même si l’aide ne concerne pas les soins personnels, les membres de l’entourage apportant leur soutien moral ou participant aux tâches ménagères peuvent être sensibilisés au risque d’escarre et impliqués dans la prévention : ils peuvent inciter et aider les patients à changer de position, repérer une évolution de l’état physique aggravant le risque et prévenir les professionnels. Chacun, à son niveau et selon ses capacités peut participer à la prévention.

Un site internet spécialement conçu pour informer et sensibiliser les aidants

Référencement optimal, navigation simple, rubriques claires : Urgo Medical et les concepteurs du site www.prevention-escarre.fr ont tenu compte du fait que les aidants sont souvent moins coutumiers au maniement de l'ordinateur. Tout a été fait pour leur apporter des informations concrètes et pertinentes : quand, comment et pourquoi une escarre peut apparaître ? Qui sont les personnes à risque et comment évaluer ce risque ? Quels sont les gestes préventifs efficaces et les erreurs à ne surtout pas commettre ?

L’ensemble est convivial et l’aspect ludique n’a pas été oublié avec une rubrique « Testez-vous ». Dans le cadre d'une campagne de sensibilisation VigiEscarre, différents documents d’information sont téléchargeables et/ou peuvent être commandés gratuitement ainsi que des fiches de suivi et de liaison destinées à améliorer la communication entre les différents intervenants, qu’ils soient professionnels de santé ou aidants. Car, en matière de prévention d’escarre, la continuité des soins est un impératif.

Pourquoi le risque d’escarre a-t-il augmenté à domicile ?

Le développement de l’hospitalisation à domicile et l’institutionnalisation plus tardive des personnes âgées conduisent à un nombre croissant de personnes prises en charge à domicile. Dans ces conditions, l’entourage des patients a un rôle important pour les soins quotidiens, en particulier la prévention des escarres.

De plus en plus de pathologies lourdes soignées à domicile

Le risque d’escarre concerne les personnes habituellement confinées au lit ou au fauteuil en raison d’un problème de santé ou d’un handicap et les personnes fragiles ou à mobilité réduite alitées temporairement.

Ces situations surviennent de plus en plus souvent à domicile pour plusieurs raisons :

- l’institutionnalisation plus tardive des personnes âgées dépendantes : en 2008, selon l’enquête HandicapSanté, 3,6 millions de personnes de 60 ans et plus vivant à domicile sont aidées régulièrement dans les tâches de la vie quotidienne en raison d’un problème de santé ou d’un handicap. Parmi elles, le nombre de personnes présentant un risque d’escarre important, c’est-à-dire confinées au lit ou au fauteuil, est estimé à 230 0001 en France.

- le développement de l’hospitalisation à domicile (HAD) : les soins palliatifs, les pansements complexes et les soins de nursing lourds sont les trois activités principales de la HAD.

De plus, sont également exposées au risque d’escarre de décubitus les personnes âgées habituellement autonomes mais immobilisées temporairement, pour une maladie infectieuse par exemple. Chez une personne fragilisée par l’âge, quelques heures d’immobilité totale peuvent suffire pour qu’une escarre apparaisse. La fièvre, la dénutrition (fréquente chez les personnes âgées), l’insuffisance circulatoire, la sudation importante ou l’incontinence augmentent le risque de façon drastique.

Une augmentation de la prévalence et de la sévérité des escarres à domicile

Entre 2003 et 2006, la proportion de personnes vivant chez elles et porteuses d’escarres est passée de 3,2% à 4,3%, soit une augmentation relative de 34%. Pendant ces trois années d’observation, la fréquence des escarres graves (nécroses et ulcérations) a également augmenté. Outre les répercussions sur la qualité de vie des patients et sur leur image de soi, les escarres engendrent un surcoût important pour la collectivité. Une étude réalisée au Royaume-Uni en 2004 a évalué le coût d’une escarre entre 1 200 euros au stade I à 12 500 euros au stade IV, marqué par des délais de cicatrisation très longs et des complications infectieuses fréquentes. Globalement, le coût total des escarres représente environ 4% du budget total du National Health Service dont plus de 90% sont des soins infirmiers.

Le rôle essentiel de l’entourage des patients dans la prévention des escarres

On estime à 4,3 millions le nombre d’aidants non professionnels en France. L’aide apportée par l’entourage des personnes âgées ou dépendantes est large (tâches de la vie quotidienne, gestion administrative, aide financière, soutien moral…) et elle est complétée par l’aide de professionnels quand le handicap s’alourdit. Ainsi, les personnes âgées confinées au lit ou au fauteuil reçoivent une aide mixte (entourage et professionnels) dans 71 % des cas.

Globalement, tous niveaux de dépendance confondus, parmi les personnes âgées aidées à domicile, 20% sont assistées par une personne de leur entourage pour les soins personnels (toilette, habillage, repas). Ainsi, quand le risque d’escarre existe, qu’il soit lié à un état de dépendance permanent ou temporaire, les aidants non professionnels ont un rôle majeur dans la prévention : les soins à la personne sont l’occasion de surveiller les zones d’appui, d’effectuer les gestes préventifs nécessaires et de détecter toute modification de l’état général pouvant majorer le risque.

Article publié le 14/06/2012 à 12:00 | Lu 3191 fois