Précarisation des personnes âgées : l’Armée du Salut donne l’alerte !

L'Armée du Salut est alertée de la dégradation des conditions de vie des personnes âgées les plus pauvres. Avec la crise, le recul des acquis sociaux, les revenus des personnes âgées pauvres ne suffisent plus à subvenir aux besoins vitaux. « Nous constatons l'augmentation du nombre des personnes âgées lors de la distribution des soupes de nuit et des colis alimentaires. Il ne s'agit pas de situations passagères mais durables. Ces personnes n'ont pas de revenus qui leur permettent d'accéder, pour leur retraite, à une vie décente » souligne l’organisme caritatif dans un communiqué.





La pauvreté ne s'entend pas qu'en termes de richesses matérielles mais elle est aussi relationnelle.
 
L'isolement et la solitude des personnes âgées sont parmi les problématiques auxquelles l'Armée du Salut est particulièrement vigilante. Notre volonté est d'aller vers une articulation entre l'EHPAD (Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes), son accueil de jour et l'aide à domicile sollicitée par les personnes âgées.
 
Le coût moyen d'une prise en charge en établissement médicalisé est à 55 euros le jour, il nécessite d'avoir quelques revenus. A la résidence « Soleil d'automne » de l'Armée du Salut, seulement 8% des résidents perçoivent une retraite suffisante permettant de couvrir l'intégralité de la facture de leur séjour. Les Conseils Généraux apportent souvent une aide supplémentaire à nos résidents mais cela ne suffit pas.
 
Nous souhaitons maintenir et développer la qualité des soins pour les personnes âgées, quelque soit leur situation. La Fondation de l'Armée du Salut vient en aide, grâce à ses donateurs, aux personnes résidentes dans ses établissements, pour combler l'éventuelle impossibilité de financer leurs frais d'hébergement.
 
Des solutions adaptées pour les sans-abri âgées

- L'allongement de l'espérance de vie et la dénatalité nous lancent les défis de demain ; de plus en plus de personnes vieillissantes et de moins en moins de personnes pour les accompagner. Selon les données de l'INSEE, en 2040, 1.2 million de personnes seront dépendantes contre 800.000 actuellement.

- Sur la population classée « personnes âgées », 75% ne rencontrent pas de problèmes de dépendance sachant qu'ils habitent soit à leur domicile soit au sein d'un établissement d'hébergement.

- Certaines personnes ont vécu toute leur vie dans la précarité ou y ont été confrontées au moment de la retraite ; quelle existence peuvent-elles mener lorsqu'elles sont confrontées aux problématiques de la dépendance ?
 
Il est temps d'envisager des solutions adaptées, des lieux de vie plus souples, des petites unités. Il est important de préserver une mixité sociale et donc de ne pas créer des ghettos et d'ouvrir les structures existantes à un public large en organisant des plateformes de services qui offrent notamment des petites unités pour les personnes âgées marginalisées.
 
Il est important de rappeler que beaucoup des personnes âgées en France ne nécessitent pas de médicalisation mais ont des problématiques liées à l'isolement, la solitude, une grande précarité : ces personnes nécessitent un autre type de prise en charge que l'hébergement en établissement.
 
Devant ces situations notre Fondation a un véritable rôle à jouer dans la recherche de solutions innovantes, des solutions alternatives moins coûteuses tout en respectant pleinement la personne dans son intégrité.

Article publié le 22/03/2013 à 09:43 | Lu 1112 fois