Parce que le sang n'oublie pas de Pascal Vatinel : de Nankin à Tokyo, d’hier à aujourd’hui

Actes Sud vient de publier dans sa collection Babel Noir, « Parce que le sang n’oublie jamais », un roman de Pascal Vatinel, un amoureux de l’Asie qui connait ce continent sur le bout des doigts. On retrouve ici le journaliste Thomas Kessler* confronté aux massacres de Nankin perpétrés par les Japonais en 1937. Quand les crimes du passé ressurgissent de nos jours… Un bon roman, intelligent, érudit, passionnant et palpitant. Bref, à lire.





Nankin, décembre 1937. Le déferlement de l’armée japonaise sur la ville met cruellement à l’épreuve la famille du modeste menuisier Hong Shaozu.

Dans la tourmente de massacres d’une rare violence (viols, enlèvements, décapitations, etc.), il tente de sauver sa soeur enlevée par les soldats, qui risque de se retrouver dans les bordels militaires clandestins. Le reste de sa famille ayant déjà été liquidé.

Pékin, avril 2009. Donald Wu, rédacteur au grand quotidien China Daily, sollicite l’aide de son ami français Thomas Kessler pour retrouver Omura, un ancien major de l’armée nippone qui a participé au sac de Nankin.

A Tokyo, en compagnie de la belle historienne Miyoko, et avec l’aide d’un journaliste nippon, il suit les traces –soixante-dix plus tard- de cet officier à la personnalité aussi mystérieuse que redoutable, soupçonné de surcroit du vol de splendides œuvres d’art chinois qui auraient fait sa fortune...

Parce que le sang n'oublie pas de Pascal Vatinel : de Nankin à Tokyo, d’hier à aujourd’hui
Le journaliste français plonge alors dans le passé rouge sang d’un pays du Soleil-Levant qui n’hésite pas à célébrer –encore aujourd’hui- certains de ses criminels de guerre d’extrême-droite comme des héros.

Au fil d’une enquête aussi édifiante que palpitante, « Parce que le sang n’oublie pas » dévoile les terrifiantes zones d’ombre d’une mémoire collective qui pèse lourdement sur les relations sino-japonaises.

« En oubliant pas le passé, tu en fais un guide pour le futur » dit un dicton chinois. Ce roman en est la parfaite illustration…

Né en 1957 à Paris, Pascal Vatinel commence tôt des études de sinologie, mais ce sont surtout ses voyages réguliers en Orient qui l’inciteront à l’écriture. Auteur d’albums jeunesse chez Actes Sud, il a publié trois autres romans policiers aux éditions du Rouergue : L’affaire du cuisinier chinois (2007) ; Les larmes du phénix (2010) et Environnement mortel (2012). Tous explorent les multiples facettes, des plus surprenantes aux plus sombres, de l’Extrême-Orient.

* voir aussi Les larmes du phénix du même auteur

b[Parce que le sang n’oublie jamais]b de Pascal Vatinel
Babel Noir n°58
464 pages
ISBN 978-2-330-00264-0
Prix indicatif : 9,50 euros

Article publié le 25/03/2012 à 21:36 | Lu 5117 fois