Opération PANGEA III : lutte contre les réseaux de vente illicite de médicaments sur Internet

L’opération internationale « PANGEA III », destinée à lutter contre la vente illicite de médicaments sur Internet, a impliqué plus de 40 pays dont la France. Cette opération s’est déroulée du 5 au 12 octobre 2010 et a donné lieu à des arrestations dans le monde entier ainsi qu’à la saisie de milliers de médicaments potentiellement dangereux.


PANGEA III s’annonce comme la « plus vaste opération de ce type menée sur Internet pour soutenir l’action du Groupe spécial international anticontrefaçon de produits médicaux (IMPACT) ».

Durant la semaine du 5 au 12 octobre 2010, l’opération mondiale a été centrée sur les fournisseurs d’accès à Internet, les systèmes de paiement ainsi que les services de messagerie qui constituent les trois principaux éléments utilisés par des sites web commercialisant des médicaments illicites et dangereux.

Cette démarche est intervenue avec la participation des services de police, des douanes et des autorités compétentes en matière de médicaments et a reçu le concours des fournisseurs d’accès à Internet (FAI), des fournisseurs de systèmes de paiement et des sociétés de messagerie.

Selon le communiqué de l’Afssaps, l’opération PANGEA III a ainsi permis une série d’arrestations et la saisie de médicaments et de dispositifs médicaux potentiellement dangereux qui pourront conduire au démantèlement de réseaux illicites.

Les produits saisis en France sont essentiellement des produits indiqués dans les troubles de l’érection, des produits utilisés dans le milieu sportif pour accroitre les performances (anabolisants stéroïdiens, clenbutérol, tamoxifen, clomifène, hormone de croissance, éphédrine), des médicaments de diverses classes thérapeutiques (anxiolytiques, hypnotiques, antiulcéreux, antidiabétiques, antispasmodiques, diurétiques) mais aussi des dispositifs médicaux tels les lentilles de contact et les solutions de rinçage pour lentilles. Tous les produits d’origine incertaine ou potentiellement falsifiés saisis seront analysés dans les laboratoires de l’Afssaps.

Bilan de l’opération :

- 164 sites Internet illégaux de mise en ligne de médicaments ont été identifiés, dont 19 rattachés à la France (145 sites localisés à l'étranger ont été communiqués à Interpol pour investigations par les pays concernés).
- 8 procédures réalisées conduisant à 3 gardes à vue et cinq auditions de suspects.
- 11 enquêtes engagées par voie de réquisitions pour poursuivre les investigations.
- 11 fermetures de sites Internet illicites localisés en France.
- 2 nouvelles enquêtes engagées à la suite de signalements du Canada et de la Croatie.

L'infraction principalement visée est l'exercice illégal de la profession de pharmacien (sanctionné de deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende).

En achetant sur Internet, les consommateurs s’exposent à recevoir des médicaments dont la qualité n’est pas garantie, dont la provenance et les circuits empruntés sont inconnus et dont le rapport bénéfice/risque n’est pas évalué. Les médicaments proposés sur Internet peuvent être périmés ou altérés par les conditions de stockage ou de transports inadaptés.

Selon l’OMS, environ 50% des médicaments vendus sur Internet seraient des contrefaçons. Outre les copies de médicaments, un grand nombre de produits falsifiés circule sur Internet : pseudo médicaments génériques non autorisés en Europe, pseudo compléments alimentaires répondant à la définition du médicament de par leur composition ou leur indication (tels certains produits du dysfonctionnement érectile ou à visée amaigrissante).

L’Afssaps rappelle que l’achat de médicaments sur Internet comporte de nombreux risques pour la santé des consommateurs et peut favoriser le mauvais usage des médicaments. Seul le circuit des pharmacies d’officine est régulièrement contrôlé par les autorités sanitaires.

Publié le 19/10/2010 à 04:19 | Lu 1600 fois