Moi, presbyacousique et chômeuse ou comment retrouver du travail en recouvrant l’audition

La perte naturelle de l’ouïe, comme la presbytie, représente une gêne réelle dans la vie professionnelle, gêne encore sous-estimée, alors qu’elle peut conduire à la perte d’un emploi. Comment faire face ? Existe-t-il des solutions ? Quand l’ouïe met des barrières au travail…


Ne plus pouvoir suivre une conversation dès qu’il y a du bruit autour, ne plus suivre une réunion ou ne plus comprendre son interlocuteur à cause d’une impression de manque d’articulation…

Autant de situations qui pénalisent le presbyacousique, c’est-à-dire la personne dont l’ouïe se détériore naturellement avec l’âge, à l’instar de la presbytie pour les yeux.

La problématique en milieu professionnel est de ne pas donner l’impression de perte de concentration importante.

Au-delà de cet aspect, le fait de faire répéter régulièrement son interlocuteur agace de part et d’autre. La solution semblerait alors de « deviner » le discours, avec tous les risques que cela peut comporter, à commencer par l’isolement et les fautes professionnelles.

Dans une interview, le professeur Bruno Frachet, chef de service ORL à l’Hôpital Avicenne APHP à Bobigny, déclarait : « au plan économique et social, comment garder son emploi, réaliser ses ambitions, avoir un projet de vie ? C’est ainsi que l’on peut arriver à parler de vrai handicap ».

Plusieurs études au Danemark (Institut Danois des recherches sociales) ou encore en Norvège, montrent une corrélation entre un taux de chômage important et les déficiences auditives. Ainsi, 20% des personnes atteintes de pertes auditives abandonneraient même leurs recherches d’emploi. Il n’existe malheureusement pas d’enquêtes similaires en France, mais l’association France Presbyacousie a constaté lors de ses campagnes d’Audiobus que 25% des visiteurs en situation de précarité étaient touchés par ce type d’handicap.

Alors que faire ? Témoignage.

Charline, était sans activité. Voici son témoignage : « Aujourd'hui, je travaille encore pour le magasin de vêtements de ma fille, disons à mi-temps, et j'ai retrouvé le plaisir du contact grâce à mon appareil auditif qui, cerise sur le gâteau, est quasiment invisible ! J'envisage par la suite d'appareiller l'autre oreille, mais comme je suis à mi-temps et que je suis seule, mes finances me feront remettre cet achat à un peu plus tard. En tout cas, bravo à l'inventeur de cet appareil qui permet aux gens moins fortunés de retrouver le plaisir de bien entendre ! »

La presbyacousie en quelques chiffres (étude Opinion Way – Sonalto – Notre Temps, 2011)

Un Français sur six souffre d’une gêne auditive (deux-tiers des personnes de plus de 50 ans estiment ne pas entendre parfaitement). Un taux d’équipement de 15% seulement en France (contre 27% au Royaume-Uni et 35% aux USA). Une très large majorité (92%) des Français se dit prête à s’équiper d’un appareil auditif en cas de gêne mais 15% le sont dans les faits !

Octave de Sonalto : une solution

A la manière des lunettes loupes lancées en 1991, qui ont contribué à améliorer sensiblement la prise en charge des personnes atteintes de presbytie, l’assistant d’écoute est destiné à jouer le même rôle auprès des personnes atteintes de presbyacousie. Octave est une oreillette auditive numérique qui amplifie intelligemment les sons. Vendue en libre-service en pharmacie à un prix abordable (prix conseillé 299 euros), elle apporte un confort d’écoute pour les personnes souffrant d’une gêne légère de l’audition.

Publié le 18/09/2012 à 09:41 | Lu 1750 fois