MammoRisk : pour un dépistage personnalisé du cancer du sein

Gustave Roussy, premier centre de lutte contre le cancer en Europe, vient de dévoiler les résultats de l'étude clinique Riviera sur MammoRisk qui visait à évaluer l'acceptabilité et la faisabilité d'une consultation de prévention du cancer du sein par les médecins de « cabinets de ville » - radiologues, gynécologues, généralistes - en utilisant ce logiciel de prédiction et de prévention du risque de cancer du sein. Détails.


MammoRisk : pour un dépistage personnalisé du cancer du sein
Avant de présenter les résultats de cette étude, il convient de présenter Mammorisk. Il s’agit en réalité d’un logiciel de prédiction et de prévention de risque du cancer du sein destiné aux médecins de ville qui intègre quatre facteurs de risque : l'âge de la patiente ; le nombre d'antécédents familiaux ; si la femme a eu ou non une biopsie mammaire ; et la densité mammaire.
 
Ensuite, les résultats de Mammorisk sont présentés visuellement sous forme de graphiques qui se veulent « explicites ». En ce sens, ils permettent une « verbalisation » du risque et peuvent être facilement partagés avec les patientes et les prescripteurs.
 
Selon le Dr. Delaloge, chef du comité de Pathologie Mammaire de Gustave Roussy « l'évaluation du risque individuel et la remise d'un programme personnalisé de dépistage par les médecins sont très bien acceptés par les femmes. (…). La prochaine étape aura pour objectif de démontrer qu'un dépistage personnalisé basé sur l'évaluation du risque, enrichi de facteurs de risque génétiques, est plus efficace et pertinent pour la prévention du cancer du sein que le programme de dépistage organisé existant actuellement en France. »
 
Avant de présenter cette étude Riviera rappelons qu’elle avait visait à évaluer chez des femmes de 40 à 74 ans, la faisabilité de la mesure du risque individuel de cancer du sein dans les cinq prochaines années.
 
Selon cette étude, le taux d'acceptation des femmes est quasi-total avec un pourcentage de 97%. Elles estiment que les infos délivrées sont claires et elles ont bien compris le programme de suivi proposé. Plus du tiers des femmes de cette étude ont été identifiées avec un risque élevé de cancer du sein, justifiant potentiellement un dépistage plus intensif ou une consultation d'oncogénétique et un bon quart (27%) présentait un risque faible.
 
Toujours dans le cadre de cette étude, un programme personnalisé de dépistage a été remis à chacune de femmes comprenant une recommandation pour une mammographie à réaliser dans un délai minimum de deux ans pour les femmes à partir de 50 ans, identifiées à risque faible, comme c'est le cas dans le cadre des recommandations actuelles.
 
Dans l'immédiat, MammoRisk offre un intérêt notable chez les femmes de 40 à 50 ans pour lesquelles une mammographie de dépistage n'est pas standard en France, mais néanmoins fréquente sur des critères non systématisés. Le logiciel est aussi intéressant pour identifier, parmi les femmes de plus de 50 ans, celles présentant un risque élevé pouvant justifier un dépistage plus intensif, intégrant par exemple l'ajout de l'IRM en cas de risque génétique ou équivalent, ou dans d'autres situation une mammographie annuelle.
 
L’étude Riviera a été menée en France avec MammoRisk lors de consultations de prévention avec 26 médecins de ville - médecins généraliste, gynécologues, radiologues - auprès de 452 femmes. 
 
Pour rappel, ce programme a été développé depuis 2011 avec le soutien de la Fondation ARC dans le cadre de son action visant à faire émerger une clinique du risque nouvelle génération dédiée au cancer du sein. 

Publié le 17/10/2017 à 01:00 | Lu 1243 fois