Maladies et vieillissement : le CNRS suit une piste hormonale

Ce n’est pas nouveau. On le sait depuis des années. Les régimes ou les diètes allonge la durée de vie d’un grand nombre d’espèces… Dans une récente étude, le Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) a découvert une hormone qui produit l'effet d'un régime drastique. En explorant son mode d'action, les chercheurs espèrent trouver des moyens de repousser les maladies liées à l'âge.


Maladies et vieillissement : le CNRS suit une piste hormonale
Les effets bénéfiques de la restriction calorique (comprendre les diètes et les régimes) sur la durée de vie et les risques de développer certaines maladies comme le cancer sont connus.
 
Il semble donc clair, aujourd’hui, que manger moins allonge la durée de vie d'un grand nombre d'espèces : de la simple levure aux singes en passant par l'araignée, le chat ou la souris…
 
Selon le récent communiqué du CNRS, une « restriction calorique sévère diminue l'incidence des maladies liées au vieillissement (cancers, maladies neurodégénératives, fonte musculaire liée à l'âge). C'est en tout cas prouvé chez les rongeurs et les grands singes, et il y a de fortes chances qu'il en soit de même chez l'Homme ».
 
Problème : ces régimes drastiques sont souvent à la limite de la malnutrition… Donc difficilement soutenables et compatibles avec nos vies de tous les jours… Notamment, en raison de leurs effets secondaires à la fois psychologiques (irritabilité, baisse de la libido) et physiologiques (baisse de la fertilité). Il est donc déconseillé de s'y astreindre dans le but de protéger sa santé ! Au risque de produire l’effet inverse…
 
Récemment, l'équipe d'Hugo Aguilaniu a identifié chez le ver C. elegans une hormone produite en réponse à la restriction calorique. Cette dernière, l'acide dafachronique, est requise pour l'allongement de la durée de vie mais elle est également impliquée dans la baisse de la fertilité liée au régime. Cette découverte établit donc un lien direct entre l'augmentation de la durée de vie et la baisse des capacités reproductives lorsque le régime alimentaire est pauvre en calories. Ce que l’on subodorait déjà.
 
Désormais, Hugo Aguilaniu espère parvenir à dissocier ces deux types de réponses (baisse de la fertilité d’un côté et allongement de la durée de vie de l’autre) afin de déclencher artificiellement l'effet protecteur vis-à-vis des maladies liées à l'âge, et ce sans souffrir des effets délétères associés. « Avec peut-être des applications thérapeutiques à la clé, puisque l'hormone identifiée et son récepteur ont des cousins proches chez les mammifères et l'Homme » conclut le communiqué.
 
Ces travaux ont été publiés le 11 septembre dernier dans la revue scientifique Nature. 

Publié le 17/09/2014 à 09:03 | Lu 906 fois