Maisons de retraite : un tiers des pensionnaires serait dénutri

Selon une récente enquête d’UFC-Que Choisir, plus du tiers des résidents en maisons de retraite seraient dénutris… Et le magazine de relever, également, de graves carences en matière de prévention. Un nouveau pavé dans la mare des EHPAD !


On le sait peu, mais la dénutrition touche de plus en plus de personnes âgées. Avec des conséquences graves, voire parfois même, fatales. Elle touche bien sûr, certains ainés qui vivent seuls à domicile (solitude, problèmes financiers, perte de l’appétit, inconscience, etc.) mais également, les résidents des maisons de retraite…
 
Ainsi, selon cette enquête réalisée par l’UFC-Que Choisir, plus du tiers (38%) des anciens vivants en EHPAD* seraient concernés… L’association souligne par ailleurs « de graves carences en matière de prévention de la dénutrition » et demande dans la foulée « un meilleur contrôle » notamment par le biais des Agences régionales de Santé.
 
Pour parvenir à ces conclusions, l’association a analysé, avec l’aide d’une diététicienne spécialisée de la restauration collective, les menus servis dans 88 maisons de retraite (de type EPHAD) et a interrogé les résidents de 43 autres établissements. Les résultats sont sans appel : des repas mal équilibrés (pas assez de viande rouge, de poissons, de fruits frais, etc. vs trop de plats préparés et aucun second choix), des rythmes alimentaires inadaptés (notamment des diners servis trop tôt le soir d’où une période de jeun nocturne trop longue) et un suivi nutritionnel insuffisant (un établissement sur cinq (18%) ne pratique pas la pesée mensuelle recommandée par la Haute Autorité de Santé)…
 
De son côté l’AD-PA estime que « lutter efficacement contre la dénutrition suppose un suivi soignant des personnes âgées (suivi des prises de repas, pesées régulières…) ». Et de considérer que la « situation actuelle est la conséquence du peu d’attention des Pouvoirs Publics envers les personnes âgées ; avec des budgets en stagnation pour la plupart des établissements (en baisse pour certains) le constat de Que Choisir dans plusieurs structures est inévitable : les besoins des personnes âgées sont soumis à l’organisation des personnels, elle-même soumise à la limitation des moyens budgétaires ».
 
De nos jours, lutter contre la dénutrition des personnes âgées en maisons de retraite devient donc un véritable défi pour les dirigeants de ces établissements. Surtout quand ces aînés entrent dans la dépendance… En effet, cette dénutrition peut conduire à de graves carences, et donc, accentuer par là même, la santé souvent précaire de ces résidents. Avec pour conséquences, des risques d’escarres et de plaies, des chutes (aux conséquences dramatiques), des troubles du comportement, des troubles cognitifs… Rappelons que la dénutrition multiplie le risque de mortalité par un facteur allant de 2 à 4 et le risque de maladies par un facteur de 2 à 6.
 
 « Face au vieillissement de la population, et au vu des carences constatées dans les pratiques, l’UFC-Que Choisir exige que l’alimentation et le suivi nutritionnel dans les EHPAD soient inscrits parmi les enjeux du projet de Loi de Santé Publique », conclut l'association dans son communiqué.  
 
De son côté, l’AD-PA demande aux Pouvoirs Publics une étude nationale transparente sur les derniers décrets parus sur l’alimentation des personnes âgées et une évaluation de leur mise en œuvre. Il s’agira ensuite d’arbitrer sur l’attribution des crédits nécessaires aux établissements qui ne les ont pas, ou en cas d’impossibilité d’affecter ces moyens, d’adapter les textes aux choix économiques.

Publié le 26/03/2015 à 12:28 | Lu 1856 fois