Le suicide des personnes âgées de Marguerite Charazac-Brunel

Les éditions Eres viennent de publier le dernier ouvrage de Marguerite Charazac-Brunel qui aborde un sujet particulièrement tabou dans nos sociétés, celui du suicide des ainés, qui, avec le vieillissement de la population, peut représenter à terme un véritable problème de société...





Quand on parle suicide on pense immédiatement aux jeunes, aux adolescents…
 
Pourtant, cet acte désespéré n’est pas l’apanage de la jeunesse… En effet, il faut savoir que le suicide est l’une des principales causes de décès chez les seniors, avec le cancer et les maladies cardio-vasculaires.
 
Pourquoi, comment, dans quelles circonstances se donne-t-on la mort à un âge avancé ? « Même si une certaine idéologie le présente comme un acte de courage presque nécessaire, le suicide demeure par essence un acte de désespoir face à la douleur physique et psychique » rappelle l’auteur.
 
Le projet de se suicider peut aussi découler d’un mouvement de révolte, de clivage affectif et émotionnel, associé à un désir de toute-puissance sur la vie et la mort, mais également sur autrui. Et les conséquences sur les générations suivantes et l’entourage sont redoutables…
 
Par ailleurs, la prévention du suicide de la personne âgée est plus complexe et plus difficile que celle de l’adolescent tandis que le risque létal est plus élevé.
 
Rappelons que selon les chiffres du CepiDc-Inserm, 28% des suicides survenus en France en 2010 ont concerné des personnes âgées de 65 ans et plus. Ainsi, comme on peut le constater, le taux de suicide des seniors reste donc très élevé en France malgré plusieurs plans nationaux successifs de prévention portant sur l’ensemble de la population.
 
Comme le souligne l’éditeur : « l’auteur offre ici une synthèse concernant les données épidémiologiques, les différents types de conduites suicidaires, les facteurs de risques, les signes précurseurs, les leviers de la prévention, les aides proposées aux sujets vieillissant pour faire face à l’angoisse et la dépression. Elle met en évidence la nécessité, pour les soignants, l’entourage et la personne âgée, de dépasser les dénis, tabous et secrets pour oser parler de la mort à venir ». 

Article publié le 26/03/2014 à 16:20 | Lu 1251 fois