Le point sur l'hypnose à l'hôpital avec l'hôpital Clairval de Marseille

L’hypnose attire de plus en plus de professions hospitalières qui y voient un outil pour améliorer le bien-être des patients mais également, une façon d’humaniser davantage leur métier. L’hôpital privé Clairval, à Marseille, propose les témoignages de certains praticiens et de l’hypnothérapeute formateur, Laurent Quercioli.





Proposer l’hypnose aux patients séjournant à l’hôpital peut-être un véritable soulagement pour ces derniers, notamment pour réduire une situation d’anxiété avant une chirurgie, pour gérer plus aisément la douleur ou encore, pour permettre un meilleur rétablissement post-opératoire au patient.
 
Comme l’explique Clément de Tovar, médecin anesthésiste en chirurgie cardiaque au sein de l’Hôpital Clairval qui exerce l’hypnose au quotidien depuis deux ans : « lorsque je pratique l’hypnose sur mes patients, je leur permets d’arriver moins stressés au bloc opératoire. Si le patient est plus calme avant l'anesthésie d’une chirurgie majeure, il sera plus détendu à son réveil, moins anxieux et moins douloureux. »
 
Et de préciser : « j’essaie d'induire un état de quiétude physique et mental. Les patients sont très souvent stressés car focalisés sur leurs corps et la peur du postopératoire. A mon sens, l’hypnose se définit notamment comme une façon différente de communiquer avec le patient, elle peut être vue comme une communication positive ».
 
« On s’intéresse à ce qu’aime le patient, on évoque des événements, des lieux heureux, confortables et ce dernier oublie ensuite peu à peu où il se trouve et se détend ; cela s’appelle l’hypnose conversationnelle. En complément, et cela depuis très longtemps, je propose un fond musical choisi par le patient. C'est simple et très efficace pour s'extraire mentalement du bloc » poursuit ce spécialiste.
 
Aurélie Martinez, psychologue clinicienne au sein de l’hôpital intervient quant à elle essentiellement en service de cancérologie et chimiothérapie. « Je pratique l’hypnose davantage auprès de patients anxieux ou douloureux. En tant que psychologue clinicienne je laisse une place importante à la parole. Je propose l’hypnose quand j’imagine qu’une approche différente pourrait être bénéfique afin de permettre au patient de voir les choses sous un autre angle et de creuser des sillons alternatifs. »
 
Et d’ajouter : « la douleur intolérable au regard des patients est un exemple. C’est un assemblage entre émotions, pensées, comportements et sensations et l’on peut travailler sur ces composantes afin de les modifier ou d’amener davantage de confort en lien avec les ressources, les possibilités présentes chez le patient ».

Souvent liée à la magie, à la sorcellerie ou à la religion, ce n’est qu’au 18ème siècle que l’hypnose commence à devenir un sujet d’étude scientifique. Elle acquiert alors le statut de « thérapie » et connaît un essor important dans les milieux médicaux.
 
L’hypnose désigne donc une pratique qui déclenche un état mental particulier, appelé « dissociation hypnotique » ou « transe ». Au 21ème siècle, elle est devenue l’un des phénomènes de conscience parmi les plus étudiés, et plusieurs milliers de publications scientifiques attestent de son efficacité dans la prise en charge de la douleur aiguë ou de l’anxiété. Mais pas seulement.

Article publié le 29/09/2017 à 04:01 | Lu 5719 fois