Le point sur Alzheimer avec la Fondation Médéric Alzheimer

A l’occasion de la Journée mondiale contre la maladie d’Alzheimer, qui se tiendra le 21 septembre prochain, la Fondation Médéric Alzheimer a réalisé une analyse inédite des données de la Banque Nationale de données Alzheimer* (BNA) portant sur la période 2013 à 2015. En voici les grandes lignes.


Comme le rappelle en préambule la Fondation, « une personne sur deux atteintes de troubles cognitifs n’est pas diagnostiquée et le délai entre les premiers symptômes et le diagnostic est de deux ans. Il est donc primordial de mieux faire connaître ces dispositifs aux médecins mais aussi aux familles pour améliorer le taux de diagnostic, le suivi et l’accompagnement des patients ».
 
Au total, sur les trois années 2013, 2014 et 2015, près de 625.000 consultations ont été étudiées. Pratiquement 300.000 personnes ont consulté pour la première fois pour des troubles de la mémoire et ont fait l’objet d’une analyse dont il ressort que :
- 76 ans était l’âge moyen de ces patients ;
- 62% étaient des femmes ;
- 94% de ces patients présentaient un déclin cognitif, selon le test des fonctions cognitives (MMSE : Mini-mental state examination) réalisé lors de la première consultation :
- 59% des patients présentaient un stade léger, 20% un stade modéré et 15% un stade sévère.
- Dans plus d’un tiers des cas (34%), le diagnostic posé à l’origine était une maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée (démence vasculaire, fronto-temporale, maladie à corps de Lewy…) ;
- Dans près d’un cas sur trois, le diagnostic de la pathologie en cause n’est pas établi au terme de la première année de consultation, car en attente d’examens complémentaires ou de l’évolution des troubles.
 
Un des intérêts de la BNA est de pouvoir suivre les informations enregistrées au cours du temps pour un même patient. Ce suivi en continu offre notamment la possibilité d’étudier l’évolution des diagnostics posés chez un même patient. Ainsi, 15% des personnes ayant consulté en 2013 ont été revues en 2014 et en 2015.
 
Chez ces patients, on constate que :
- 87% des diagnostics restés en attente la première année sont précisés deux ans plus tard, le plus souvent pour une maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée ;
- Le diagnostic initial est confirmé dans neuf cas sur dix, deux ans plus tard, lorsqu’il porte sur une maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée.
 
En conclusion, indique la Fondation Médéric Alzheimer, il serait « donc intéressant, à l’avenir, de poursuivre l’exploitation de ces données parmi les personnes qui bénéficient d’un suivi prolongé, afin de mieux comprendre l’impact des stratégies globales d’accompagnement des personnes malades, de l’annonce du diagnostic aux approches non médicamenteuse ».
 
De nos jours, 900.000 personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer en France. Si les chercheurs progressent dans la connaissance de cette pathologie, il n’existe pas encore de médicaments pour la guérir.
 
*Créée en 2009 à l’initiative du 3ème Plan Alzheimer, la BNA collecte des données standardisées transmises, lors de chaque consultation dans l’un des 559 lieux de diagnostic mémoire (consultations hospitalières et libérales) recensés en 2017 par la Fondation.
 
Cette analyse a été réalisée en partenariat avec le Centre mémoire de ressources et de recherche (CMRR) de Nice, responsable de l’administration de la BNA.  

Publié le 06/09/2017 à 02:48 | Lu 1626 fois