Le meurtre d’une vieille dame par son époux doit faire réagir le pays : Tribune Libre de l’AD-PA

Gabriel Armandou, 79 ans, est jugé actuellement à Créteil, à la cour d’assise du Val-de-Marne, pour avoir tué en septembre 2008 Paulette, son épouse atteinte de la maladie d’Alzheimer. Marié avec elle depuis 48 ans, il l’aimait profondément et lui avait promis de l’aider jusqu’à la fin.


L’acte commis par Gabriel Armandou n’est pas acceptable, mais sa situation doit être regardée avec la plus grande clémence eu égard à la souffrance qu’il a connue pendant de nombreuses années pensant à plusieurs reprises au suicide.

Au-delà, c’est la responsabilité de la Société qui doit être interrogée, elle qui laisse des centaines de milliers d’aidants vivre des drames au quotidien sans accompagnement suffisant, comme cet Ardennais qui s’est suicidé en janvier après avoir tué son épouse.

Dans son récent livre* Pascal Champvert montre comment « rester à domicile jusqu’au bout peut tuer ». Un tiers des aidants meurent d’épuisement avant la personne aidée.

Gabriel Armandou a tué par amour et par épuisement. Il encourt vingt ans de réclusion criminelle.

Son cas concret montre une réalité tragique que notre pays ne veut pas voir. Il montre ce que signifie la revendication de l’AD-PA de mieux accompagner nos aînés et leurs proches au quotidien

Rappelons que l’AD-PA regroupe au plan national les directeurs de services à domicile et d’établissements pour personnes âgées.

*Prendre soin de nos aînés, c’est déjà prendre soin de nous, éditions Carnets nord

Publié le 21/06/2012 à 08:00 | Lu 1436 fois