La FFC et la santé cardiaque des femmes en grande précarité

Dans le cadre de la Journée Internationale d’action pour la santé des femmes (qui a lieu aujourd’hui) la Fédération Française de Cardiologie (FFC) rappelle le devoir de s’occuper de la bonne santé cardiaque de toutes les femmes et notamment celles en situation précaire. Dans cet esprit, la FFC soutient les Petits Frères des pauvres dans son action auprès des femmes de plus de 50 ans touchées par l’isolement et la grande précarité et alerte sur leur vulnérabilité en termes de santé cardiovasculaires.





La FFC et la santé cardiaque des femmes en grande précarité
Selon l’étude de l’Insee réalisée en 2014, 38% des personnes sans domicile fixe sont des femmes. Et la majorité d’entre elles ont plus de 50 ans. La FFC, rappelle que l’isolement et la précarité sont des facteurs aggravants pour la santé cardiovasculaire.

« Les femmes de plus de 50 ans en grande précarité, à l’approche de la ménopause, sont en effet plus fragiles et plus vulnérables. Il est donc impératif d’accorder plus d’attention à ces femmes dès les premiers signes (tabac, hypertension, diabète, obésité, cholestérol…) » explique le Professeur Claire Mounier Vehier, cardiologue et vice-présidente de la FFC.
 
Et de poursuivre : « l’isolement, les troubles alimentaires, le manque de ressources, l’inobservance des traitements, le manque de suivi des examens médicaux … conséquents à l’incertitude sociale peuvent en effet fortement aggraver des troubles cardiovasculaires voire les déclencher ». En France, un tiers des femmes décède d’une maladie cardiovasculaire. Au-delà d’être moins protégées, elles sont aussi moins bien dépistées que les hommes.
 
Les facteurs de risque cardiovasculaire majeurs chez la femme sont globalement identiques à ceux des hommes (HTA, tabagisme, stress…) mais le diabète augmente le risque de mortalité cardiovasculaire de trois à sept fois chez les femmes (contre 2 à 3 fois chez l’homme). De plus, elles ont beaucoup plus souvent des symptômes atypiques. La proportion de symptômes sans vraie douleur rétro sternale est beaucoup plus élevée que chez les hommes. Les femmes n’ont pas forcément la douleur brutale dans le bras, mais ressentent plus des troubles digestifs (nausées…), une grosse fatigue, des troubles du sommeil et de l’humeur, ce qui trop souvent oriente vers un mauvais diagnostic.…
 
Les femmes bénéficient encore aujourd’hui de moins d’angiographie pour se faire diagnostiquer, moins d’électrocardiogramme d’effort, moins d’angioplastie, moins de pontage que les hommes… Elles ont des symptômes atypiques, mal compris voire négligés par les professionnels de santé. Leur prise en charge en urgence est trop tardive. Après un accident cardiovasculaire, la prise en charge thérapeutique est souvent moins audacieuse chez la femme, elles bénéficient moins souvent d’une coronographie, elles sont moins souvent revascularisées que les hommes…
 
Les traitements au long cours sont aussi moins souvent prescrits tout comme les médicaments qui sont parfois même sous-dosés chez les femmes en prévention primaire et secondaire. Enfin malgré les bénéfices prouvés de la rééducation cardiaque sur la qualité de vie et la mortalité, celle-ci est également moins souvent recommandée qu’aux hommes.

Le « Circuit Coeur de femmes »

Une action innovante été mise en place par la FFC dans la région Nord-Pas-de-Calais pour optimiser la prise en charge des femmes. Il s’agit du premier « Circuit Coeur de femmes », impliquant tous les médecins concernés : gynécologues, cardiologue + médecin généraliste. L’idée maintenant ? Mettre en place ces circuits coeur de femmes dans toutes les régions de France.

Article publié le 28/05/2015 à 10:02 | Lu 1647 fois