L’assurance-autonomie, ça ne change pas le monde, mais ça pourrait changer la donne ! Chronique de l’AQG

Dans les milieux gérontologiques, le vieillissement de la population n’est pas une découverte récente et les manières de faire face à ce phénomène, unique dans l’histoire du monde, font l’objet de recherches depuis plusieurs décennies.





Au Québec, l’actuel ministre de la Santé et des Services sociaux et ministre des Aînés, le Dr Réjean Hébert est gérontologue, gériatre et un chercheur renommé internationalement sur ces questions. Il est connu pour ses travaux sur les services pour maintenir l’autonomie des personnes âgées, des services qui doivent être intégrés, continus et accessibles.
 
Les 21 et 22 mars dernier, l’Association québécoise de gérontologie (AQG) tenait son colloque « Pour un Québec qui vieillit bien, parlons-en ! » à Drummondville. Entre autres moments forts de ce colloque, les participants ont assisté à la présentation du ministre Hébert sur l’assurance autonomie pour les personnes âgées en perte d’autonomie, un projet innovateur annoncé par le Parti québécois lors de la campagne électorale de 2012.
 
Pour faire suite à son allocution intitulée « Le défi de transformer les systèmes de santé pour répondre au vieillissement », l’AQG avait invité neuf acteurs-clés représentant des milieux du soutien à l’autonomie afin d’interagir avec le ministre, puis de présenter leurs préoccupations quant à ce projet.
 
Comme l’AQG estime que la création d’un régime d’assurance autonomie est un projet majeur et prometteur pour l’avenir des Québécois âgés et pour la société québécoise en général, nous avons obtenu la permission du Ministère de rendre publique la présentation du ministre (le diaporama ainsi que l’enregistrement audio) sur le site Internet de l’AQG. Par ailleurs, le prochain numéro de la revue de l’AQG, Vie et vieillissement, qui sera publié en juin, résumera fidèlement les interventions des panélistes et des personnes présentes.
 
Plusieurs questions sont restées sans réponses, notamment celles portant sur le niveau de financement des services, sur la contribution des usagers, sur la façon de s’assurer de la présence d’un personnel suffisant et qualifié, et sur la manière d’assurer un contrôle de qualité. Néanmoins, dans l’ensemble, les panélistes, dont l’AQG, se sont montrés favorables au principe d’une assurance autonomie publique couvrant les services requis par les personnes âgées en perte d’autonomie à leur domicile de préférence, dans diverses configurations de résidences avec services ou en hébergement.
 
À la suite du reportage du journal Le Devoir de la semaine dernière, plusieurs groupes ont fait valoir certaines préoccupations. À l’AQG, nous espérons que « le livre blanc » saura y répondre et que, sinon, la consultation publique, annoncée par le ministre, nous permettra de les signaler et d’en débattre.
 
Une chose est sûre pour l’AQG, l’état actuel des services offerts aux personnes âgées en perte d’autonomie n’est pas viable à moyen et long terme. Aujourd’hui déjà, trop de personnes âgées manquent des services dont elles ont besoin pour vivre dignement. Pour se préparer au vieillissement de leur population, différents pays précurseurs ont déjà mis en place d’autres voies que les établissements d’hébergement. À l’AQG, nous trouvons qu’il est temps de nous en inspirer sans laisser tomber pour autant les personnes actuellement hébergées, ni celles qui auront besoin demain de services d’hébergement.
 
L’Association québécoise de gérontologie continue à appuyer le projet innovateur de l’assurance autonomie du ministre Réjean Hébert, mais elle attend la sortie prochaine du « livre blanc » pour connaître la stratégie choisie quant à l’attribution des différentes ressources afférentes à sa mise en place.

Article publié le 06/05/2013 à 09:01 | Lu 1472 fois