L'amant japonais d'Isabel Allende : la force des souvenirs (livre)

Les éditions Grasset ont récemment publié, L’amant japonais, le dernier roman de l’écrivain chilien Isabel Allende dans lequel une octogénaire à peine arrivée dans une résidence pour personnes âgées fait revivre les fantômes du passé.


L'amant japonais d'Isabel Allende : la force des souvenirs (livre)
Dans ce tout nouveau roman, Isabel Allende, considérée comme l’un des plus grands auteurs latino-américains, s’interroge sur la place de l’amour chez les personnes âgées, sur les blessures du passé et sur la résilience… Et ce qui en ressort est à la fois joyeux, triste, réaliste, lumineux et porteur d’espoir.
 
L’histoire est celle d’Alma Belasco. Une octogénaire toujours belle et pleine de peps qui décide un jour de quitter sa vaste demeure familiale où elle a grandi et vécu afin de s’installer à Lark House, une résidence pour seniors des environs de San Francisco (Californie).
 
Dans cette institution aux résidents plutôt décalés, Alma se lie d’amitié avec Irina, une jeune infirmière moldave, qui dissimule derrière sa douceur et sa prévenance, une blessure profonde et un passé douloureux qui continue de la hanter. Seth Belasco, le petit-fils d’Alma, tombe amoureux d’elle au premier regard et, au prétexte d’écrire un livre sur l’histoire de sa famille, il rend de plus en plus souvent visite à Alma qui se prête au jeu des souvenirs.
 
Face à cet amour naissant mais contrarié, Alma raconte l’histoire de sa vie : sa fuite de Pologne dans les années 1930, son installation chez son oncle et sa tante à Sea Cliff, sa profonde amitié avec son cousin Nathaniel et surtout, son histoire d’amour avec Ichimei, le fils du jardinier japonais et le compagnon des jeux de son enfance qui donne d’ailleurs le titre de ce livre.
 
Dans ce nouveau roman, Isabel Allende s’est largement inspirée de faits réels. Mais romancés, bien évidemment. C’est le cas du personnage principal, Alma, mais également d’Irina, la jeune infirmière moldave. « J’avais des modèles pour presque tous les personnages. Il y a une résidence pour personnes âgées à 10 minutes de chez moi, qui est exactement comme celle que je décris » indique Isabel Allende dans le Journal de Québec. Et de poursuivre : « c’est un endroit qui accueille des bohèmes, des intellectuels et des artistes qui vieillissent. Et, chaque vendredi, ils sortent dans la rue, avec leurs fauteuils roulants, pour protester contre le gouvernement ».
 
« Le livre est né (…) parce que je pouvais le relier à tout ce qui se passait dans ma vie à ce moment : la fin d’un amour, la fin d’un mariage, la question de la longévité amoureuse et de l’amour quand on est très âgé » souligne l’écrivain toujours dans la même interview. « Bien sûr, comme je venais d’avoir 70 ans, la thématique du vieillissement se présentait aussi. Je me demandais de quoi aurait l’air le reste de ma vie. À l’époque, je réfléchissais à ma séparation; c’était une décision difficile à prendre. (…). J’ai décidé d’écrire celle d’une femme âgée, qui vit dans une résidence pour personnes âgées et vit une passion romantique. Ces thèmes étaient tous dans ma vie ». 

Publié le 24/05/2016 à 01:00 | Lu 1767 fois