Fibrillation atriale et AVC : un danger peut en cacher un autre

A l’occasion de la journée mondiale contre l’AVC, le 29 octobre prochain, une nouvelle campagne d’information* intitulée « Un danger peut en cacher un autre » sera dévoilée. Elle est destinée aux patients, à leur entourage et aux professionnels de santé.





Fibrillation atriale et AVC : un danger peut en cacher un autre
Trouble du rythme cardiaque touchant 1% de la population française, « la fibrillation atriale est une pathologie à prendre très au sérieux en raison de ses multiples conséquences, notamment la survenue d’accident vasculaire cérébral. Les patients qui en souffrent ont cinq fois plus de risque de faire un accident vasculaire cérébral », affirme le Professeur Christophe Leclercq, cardiologue au CHU de Rennes.
 
La Fibrillation Atriale, une des causes de l’Accident Vasculaire Cérébral

La fibrillation atriale (FA) est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. « La FA est parfois diagnostiquée au cours d’un simple examen de routine mais aussi lors de l’apparition de complications, notamment la plus grave : l’accident vasculaire cérébral », explique le Pr Christophe Leclercq. La FA peut provoquer une stagnation du sang au niveau des oreillettes contribuant à la formation de caillots. Le caillot ou une partie du caillot peut se détacher et migrer vers les artères cérébrales, ce qui peut provoquer un accident vasculaire cérébral (AVC).

« Le risque de survenue d’un AVC est multiplié par cinq chez un patient atteint de FA mais il varie en fonction des facteurs de risques associés tels que l’âge, le sexe, l’existence d’une maladie chronique (hypertension artérielle, diabète,…) ou maladie cardiaque ou vasculaire. Il faut savoir que les AVC qui surviennent et qui sont liés à une FA sont beaucoup plus graves », affirme le Pr Christophe Leclercq, « en effet, la mortalité à trente jours est de 30% et la mortalité à un an est de 50% » précise encore le professeur Leclercq.
 
La FA : une pathologie parfois silencieuse et méconnue

Fatigue, essoufflement, palpitations, douleurs thoraciques, instabilités, vertiges… sont les principaux symptômes de la fibrillation atriale. « Les patients atteints de FA ressentent souvent des palpitations avec des battements du coeur qui sont irréguliers et rapides. Mais, il est important de souligner qu’une partie des patients sont asymptomatiques », poursuit le Professeur Leclercq.
 
D’après les résultats de l’étude Ifop/Bayer HealthCare, seulement 13% des personnes interrogées déclarent savoir de manière précise ce qu’est une FA, tandis que 27% n’ont que de vagues connaissances sur le sujet. Le niveau de connaissance globale semble corrélé à l’âge et au niveau de diplôme des Français. Ainsi 43% des 35 ans et plus connaissent ce trouble du rythme cardiaque contre 33% des jeunes de moins de 35 ans. « Une étude française réalisée, il y a trois ans, estime le nombre de Français atteints de FA entre 600 000 et 1 million. Chaque année, le nombre de nouveaux cas est estimé à 250 000 en France », affirme le Pr Christophe Leclercq.
 
Prévenir les risques de survenue d’AVC chez les personnes atteintes de FA

La survenue d’un AVC fait peur à plus d’un Français sur deux, comme le révèlent encore les résultats de cette étude, surtout chez les femmes. Leur niveau d’inquiétude se démarque notamment des hommes à partir de 35 ans (60% des femmes de 35 ans et plus ont peur de faire un AVC contre 45% des hommes). « Les gens connaissent de mieux en mieux l’accident vasculaire cérébral et savent qu’il s’agit d’une maladie grave qui expose à des séquelles. L’AVC est la première cause de mortalité chez les femmes et ces dernières sont toujours plus soucieuses de leur santé et de la prévention que les hommes d’où cette crainte exprimée », ponctue le Professeur Jean-Philippe Neau.
 
Plus de trois Français sur quatre (76%) savent qu’il faut appeler le 15 en cas d’AVC, un résultat comparable à celui de septembre 2013. « La proportion de personnes ayant le réflexe de recourir au SAMU en cas de survenue d’un AVC atteignait ainsi 68% de la population en 2012, pour se consolider autour de 76% en 2013 et 2014 à mesure que le message se répétait sous l’impulsion des campagnes de sensibilisation sur les bonnes pratiques », explique Damien Philippot, Directeur d’Etudes Ifop.
 
Pour améliorer le quotidien des malades, il existe des traitements pour ralentir le rythme cardiaque et réduire la FA. Enfin, « pour prévenir la survenue d’un AVC chez un patient souffrant de fibrillation atriale, je prescris des anticoagulants : soit des anti-vitamines K, soit des anticoagulants oraux directs. L’aspirine et les anti-agrégants plaquettaires n’ont qu’une place très réduite dans la prévention des AVC chez les patients avec FA. Les recommandations sont claires à ce sujet », explique le Pr Christophe Leclercq. « Associé à ce traitement, le patient doit mener une vie saine pour éviter les différents facteurs de risques comme l’hypertension artérielle et avoir un bon suivi médical s’il présente déjà un de ces facteurs de risques ».
 
Qu’est-ce qu’une FA ? Quels sont les principaux signes avant-coureurs ? Qui dois-je consulter ? Quelle sera ma prise en charge ? Comment éviter les risques de survenue d’AVC ?

Le site www.FAattention.com met à la disposition des patients mais aussi de leur entourage un ensemble d’informations simples et pratiques sur les causes, la prise en charge de la FA, les risques d’AVC…, pour les aider à mieux vivre au quotidien avec leur FA. Un livret d’information sera également téléchargeable sur le site.
 
*le laboratoire Bayer HealthCare, la Fondation Coeur et Artères, l’association France AVC et la Société Française Neuro-Vasculaire (SFNV)

Article publié le 24/10/2014 à 08:38 | Lu 6531 fois