Face à la crise, les seniors privilégient la santé et l’épargne Baromètre « Générations 50 ans et + » 2012 Humanis

« J’ai des soucis au niveau du dos, j’achète des compléments alimentaires (non remboursés). Pour 3 mois de traitement, j’ai dépensé environ 100 euros. La santé avant tout ». « Autrefois, l’argent que j’arrivais à mettre de côté, c’était pour la retraite. Aujourd’hui, l’argent que je mets de côté, c’est pour la santé et peut-être la dépendance qui nous guette ». Des témoignages forts de seniors, interrogés entre mai et juillet 2012, sur la gestion de leur budget et leurs dépenses de santé en période de crise, pour le nouveau Baromètre Humanis / Harris Interactive. Détails.


Pour la 3e année, le groupe mutualiste Humanis s’est penché sur les comportements et attitudes des 50-65 ans, pour mieux comprendre leurs usages et identifier leurs attentes.

Ainsi, le Baromètre Humanis / Harris Interactive « Générations 50 ans et + : aujourd’hui et demain ? »* est devenu une référence pour observer leurs attitudes aujourd’hui et pointer les tendances de demain.

Le questionnaire a été élaboré autour de six thèmes, dont deux d’actualité (la gestion du budget et les dépenses de santé), les autres (activités et styles de vie, la perception de l’âge, le bien-vieillir et les événements de vie) sont récurrents et permettent d’observer les évolutions du panel d’année en année.

Bien vieillir, c’est avant tout et naturellement une question de santé : 84% des 50-65 ans s’estiment aujourd’hui en bonne santé et se voient en moyenne vivre toujours en bonne santé jusqu’à 78 ans, soit une vingtaine d’années de plus. Avancer en âge, c’est avant tout et naturellement être en bonne santé et autonome sans peser sur ses proches (63% tout à fait d’accord). Et 68%, majoritairement des hommes et des 60-65 ans, se sentent d’ailleurs jusqu’à présent bien vieillir. Lorsqu’en 2011, on interrogeait les 50-65 ans sur leur espérance de vie, ils l’estimaient dans l’absolu à 88 ans !

Des 50-65 ans globalement satisfaits de leur vie, qui continuent à se sentir jeunes, restent actifs et ont des projets ou, pour d’autres, vivent au jour le jour. Au global pour continuer à bien vivre quand on a 50-65 ans, il faut accepter le passage du temps et savoir s’adapter aux changements qui surviennent avec l’avancée en âge, tout en profitant, en apprenant de nouvelles choses,… Pour autant, ce sont des personnes qui, en pensant à demain, se disent avant tout préoccupées par l’emploi, les retraites et leur pouvoir d’achat. Une population résolument optimiste, mais également réaliste au regard des expériences vécues et de ce qui reste à venir.

L’échelle du bien-vieillir

Le bien-vieillir est ici appréhendé à travers la notion de « bien vieillir désiré » et défini comme la perception individuelle d’un ensemble d’objectifs à poursuivre dans la quête du vieillissement idéal.

Ci-après 4 dimensions essentielles, souvent inter-reliées, à intégrer :

Dimension 1 : le bien-vieillir physique correspond à la santé, à l’activité physique et cognitive.
Dimension 2 : le bien-vieillir autonome est la capacité à se sentir indépendant, notamment dans les actes de la vie quotidienne.
Dimension 3 : le bien-vieillir social, c’est avoir des relations sociales, ne pas vivre reclus et avoir des activités culturelles ou de loisirs.
Dimension 4 : l’adaptation réussie, c’est la capacité à faire face au vieillissement, aux difficultés liées à l’âge, aux événements de la vie.

Face à la crise, les seniors privilégient la santé et l’épargne Baromètre « Générations 50 ans et + » 2012 Humanis
En période de crise, une épargne moins impactée que les dépenses

Alors que la majeure partie des 50-65 ans s’estime au-dessus de la moyenne sociale (56% dont 42% qui s’estiment juste légèrement au-dessus), presque autant (58%) déclarent rencontrer quelques difficultés financières.

Ils jugent néanmoins leur situation meilleure que celle de leurs enfants, pour lesquels ils continuent de s’inquiéter. Pour autant, l’approche de la retraite est une source d’angoisses financières importantes, pour les plus modestes notamment.

Mais des éléments sont à même de les rassurer : être propriétaire de son logement, ne plus avoir de crédit en cours et disposer d’une épargne. Un quart des seniors en difficultés, même passagères, se sentirait financièrement à l’aise avec 500 euros de plus par mois. Et 22% souhaiteraient 1.000 euros de plus par mois. Ce sont généralement les plus aisés qui déclarent avoir besoin de plus !

Face à une situation de crise, les 50-65 ans réduiraient simultanément leurs dépenses et épargnes à 42%, mais à choisir, 36% diminueraient en priorité leurs dépenses pour privilégier leur épargne. L’épargne, un produit déjà plébiscité pour compléter ses revenus au moment de la retraite, devient de plus en plus un moyen envisagé pour surmonter les coups durs, notamment en cas de problèmes de santé. La quasi-totalité des 5065 ans a déjà fait des placements sur des livrets d’épargne et près de 70% ont souscrit à une assurance-vie.

Qui se sent riche ? Qui se sent pauvre ?

La richesse relative perçue

- Les gens heureux ont tendance à être plus positifs sur leur situation économique et se considérer comme riche conduit à estimer avoir réussi sa vie et à en être plus satisfait.
- Les franciliens se perçoivent plus pauvres que les provinciaux, or l’Île-de-France est la région ayant le revenu moyen le plus élevé de l’hexagone. La richesse relative perçue est donc en partie déduite de comparaisons avec l’environnement immédiat.
- Les personnes vivant seules et sans enfant se perçoivent plus riches que celles vivant en couple à revenu du foyer égal.
- Les personnes optimistes se perçoivent relativement plus riches.

La santé : un poste-clé à diminuer en dernier recours en cas de crise

Pour les 50-65 ans, la santé est un sujet clé. Tous ressentent l’augmentation des prix de la santé. Ils se montrent même très critiques vis-à-vis d’un système qui, selon eux, les protège de moins en moins, alors que leurs dépenses de santé augmentent avec l’avancée en âge et l’apparition de nouvelles pathologies.

Déremboursement, dépassements d’honoraires : des mots qui reviennent souvent lorsqu’ils s’expriment sur le sujet. Alors que 87% des 50-65 ans financent leurs dépenses de santé par la Sécurité sociale et les mutuelles ou assurances santé en complément à 97%, près d’un senior sur cinq les finance également par une épargne. Et 9% ont même une épargne dédiée à la santé. Même si 81% des 50-65 ans s’accordent pour dire que les remboursements de la Sécurité sociale couvrent de moins en moins les dépenses (dont 50% tout à fait d’accord), la santé demeure un poste clé à préserver dans leur budget. Un budget santé qui s’élève en moyenne entre 100 et 300 euros par mois.

En période de crise, les dépenses de santé et l’assurance santé seraient diminuées en dernier, après avoir rogné sur des postes comme l’équipement, les restaurants, l’habillement, les loisirs, les transports et l’alimentation. Néanmoins de nouveaux comportements émergent et des arbitrages pourraient être faits, en cas de difficultés financières. Près du quart (23%) des personnes interrogées envisagerait de renoncer ou de reporter un rendez-vous médical et 25% un soin ou un achat de médicaments. Tandis que d’autres changeraient de lunettes moins souvent, éviteraient de se rendre chez le médecin pour des pathologies mineures, privilégieraient des traitements homéopathiques ou de médecines parallèles.

Enfin, les plus démunis se tourneraient vers d’autres circuits pour se soigner : automédication, dispensaire,… Dans ce contexte, 67% des 50-65 ans estiment que les mutuelles et les groupes de protection sociale sont les organismes en lesquels ils ont le plus confiance pour financer la santé à l’avenir. L’État et la Sécurité sociale leur emboîtent le pas, avec 54% leur faisant confiance.

Le petit plus : face aux critiques envers le système de santé, le médecin traitant fait office de dernier rempart, c’est l’interlocuteur privilégié et de confiance pour 96% des personnes interrogées, suivi du pharmacien à 81%. Les sites Internet ou forum grand public sont moins sources de confiance (28%), mais restent avant tout plutôt neutres. Une source vers laquelle les 50-65 ans se tournent pour des questions de santé moins importantes à 31%, contre 34% qui se tournent vers le médecin et 36% vers le pharmacien. Internet reste en effet un support complémentaire, mais ne supplante pas le rendez-vous médical.

*Ce baromètre est réalisé par le groupe Humanis, en étroite collaboration avec l’institut Harris Interactive et les chercheurs en marketing Senior Paris Dauphine et Toulouse III, Denis Guiot et Ziad Malas. 1 019 personnes, représentatives des Français âgés de 50 à 65 ans, ont été interrogées via une enquête web pour le rapport quantitatif et un blog communautaire pour l’approche qualitative.

Publié le 27/09/2012 à 09:07 | Lu 2701 fois