Eure-et-Loir : un octogénaire séquestré pendant un an dans la buanderie de son domicile

Fait divers dramatique en Eure-et-Loir : une femme de 45 ans, ancienne auxiliaire de vie, aurait séquestré et maltraité son mari âgé de 80 ans pendant un an dans la buanderie de leur domicile d’Arrou.


Le calvaire du vieil homme s’est terminé mercredi dernier (le 25 juillet 2010). A l’origine de cette délivrance, un signalement des services sociaux. En effet, c’est le conseil général d’Eure-et-Loir –sans nouvelles de l’octogénaire depuis plusieurs mois- qui a signalé en juillet dernier sa « disparition inquiétante » auprès du parquet.

Après enquête, les gendarmes de Châteaudun ont délivré le vieux monsieur qui vivait enfermé depuis un an dans un cagibi sans fenêtre dans le sous-sol de sa maison d’Arrou.

Séquestré par son épouse -et semble-t-il, le fils aîné de cette dernière et son amant-, l’octogénaire aurait été violenté et sous-alimenté (il était nourri « deux fois par jour avec des produits périmés et des viennoiseries » selon les enquêteurs). Déjà malvoyant, la victime aurait perdu la vue au cours de sa séquestration. Conscient mais éreinté et couvert d’hématomes, le « prisonnier » a été immédiatement hospitalisé.

Au cours de cette année d’enfermement, d’importantes sommes d’argent appartenant au vieil homme aurait été détournées. Sa femme aurait « prélevé » au moins 500.000 euros sur le compte qu’elle partageait avec son mari.

L’épouse de l’octogénaire, âgée de 45 ans, a été mise en examen pour « séquestration, violences aggravées et abus de faiblesse » par le parquet de Chartres. Elle a été placée en détention provisoire à la maison d’arrêt de Versailles. L'amant présumé et un de ses fils ont été libérés sous contrôle judiciaire. Ils sont poursuivis pour complicité de séquestration criminelle et non-dénonciation de mauvais traitements sur personne vulnérable.

Rappelons que l’épouse de l’octogénaire avait déjà fait parler d’elle en avril 2009. En effet, à l’époque, cette femme avait sollicité le journal La République du Centre pour un appel à la générosité du public afin de récolter des fonds pour aider le quotidien de sa fille de neuf ans devenue hémiplégique. L’enfant est décédée il y a quelques mois d'une tumeur cérébrale.

3977 : quatre chiffres contre la maltraitance

Lever le tabou et libérer la parole : le lancement du 3977, numéro national permet aux victimes mais aussi à tout citoyen de signaler les cas de maltraitance dont il a connaissance.

Lancé le 5 février 2008, il reçoit en moyenne 130 appels par jour dont un quart en établissement et des plateformes locales assurent le relais.

Les données clés sur le nombre d’appels et la nature des maltraitances

63 858 appels reçus entre le 5 février 2008 et le 15 avril 2009 :
• Nombre d'appels durant les heures d'ouverture de la permanence (9h/19h) : 44 710
• Nombre d’appels moyen par jour ouvré : 169
• Nombre de dossiers ouverts : 7 745 dossiers (dont 20.6% concernent des adultes handicapés) et 5 737 suivis.

81% des dossiers relèvent d’une problématique maltraitance dont :
• 25.3% de maltraitance psychologique
• 13.6% de maltraitance financière
• 13.2% de maltraitance physique
• 16.3% concerne les négligences avec une proportion légèrement supérieure pour les négligences passives
• 6.7% de privation de citoyenneté
• 5% de maltraitance médicale

NB : Les autres demandes concernent des difficultés dans les démarches administratives ; des conflits familiaux (hors actes de maltraitance) ; des demandes d'information (prestations, protection juridique, orientation …).

Publié le 02/08/2010 à 10:52 | Lu 2755 fois