Diabète et conduite : l'automobiliste et l'hypoglycémie

A l’occasion de la Journée Mondiale du Diabète qui se tiendra demain, l’enquête* réalisée par l’institut BVA pour l’association Prévention Routière (l’APR) révèle qu’un quart des conducteurs diabétiques a déjà ressenti un symptôme d’hypoglycémie au volant et que moins d’un automobiliste diabétique sur deux a été averti des risques que pouvaient avoir cette pathologie sur sa conduite !





D’après cette étude, les conducteurs diabétiques utilisent leur voiture aussi fréquemment que les conducteurs non diabétiques, puisque 59% d’entre eux utilisent leur véhicule tous les jours ou presque, 41% effectuant plus de 12.000 kilomètres par an.
 
Comme pour l’ensemble des automobilistes français, la voiture est, pour les conducteurs diabétiques, un mode de transport essentiel. Un tiers déclare même ne pas pouvoir s’en passer. Et si les conducteurs diabétiques jugent plus sévèrement leur état de santé, 80% se sentent aptes à la conduite, jugeant leur capacité à conduire « bonne », voire « très bonne ».
 
Toujours selon ce sondage, les trois-quarts des conducteurs diabétiques déclarent avoir déjà ressenti un symptôme de santé au volant, un taux supérieur à l’ensemble des automobilistes. Interrogés sur les principaux troubles ressentis, ces derniers citent la somnolence (pour plus de la moitié d’entre eux), des problèmes de vision (42%), des difficultés de concentration (39%), des tremblements ou engourdissements (23%), l’altération de l’appréciation des distances (22%), ou encore des palpitations (21%), des sueurs et une impression de froid (16%). Parmi ces symptômes, plusieurs sont ceux de l’hypoglycémie. En l’occurrence, 27% des conducteurs diabétiques déclarent avoir déjà ressenti les symptômes de l’hypoglycémie au volant.
 
Questionnés sur les pratiques de prévention permettant de limiter le risque d’accident, 60% des conducteurs diabétiques déclarent modifier leur conduite -en prenant avec eux une collation, en prévoyant des pauses pour s’alimenter, en testant leur glycémie avant de partir ou en évitant certaines heures pour conduire. Un constat encourageant mais à améliorer puisque les 40% restants déclarent ne pas modifier leur conduite en raison de leur diabète !
 
La plupart des automobilistes diabétiques déclarent prendre leurs médicaments comme d’habitude lorsqu’ils ont prévu de faire un trajet en voiture, un fait qui montre que le danger que représentent les problèmes de santé et la prise de certains médicaments est parfois mésestimé par les conducteurs diabétiques.
 
Plus inquiétant… Selon cette étude, moins d’un automobiliste diabétique sur deux a été averti des risques que pouvaient avoir le diabète sur sa conduite. Par ailleurs, 42% des automobilistes diabétiques s’estiment mal informés sur les risques entraînés par une prise de médicaments sur leur conduite et trois sur quatre ne connaissent pas la réglementation relative à l’aptitude à la conduite, ces constats traduisant une attente d’information importante.
 
La santé du conducteur est essentielle pour sa sécurité et celle des autres usagers. Si certaines affections médicales, handicaps ou certains médicaments peuvent modifier cette capacité, de simples précautions, adaptations ou changements d’habitudes permettent de sécuriser la conduite. Savoir détecter les risques, s’équiper en anticipation d’un symptôme d’hypoglycémie ou s’informer auprès de son médecin peut permettre aux automobilistes diabétiques de conduire en sécurité et de préserver leur autonomie. Et protéger les autres par la même occasion.

Article publié le 13/11/2015 à 11:16 | Lu 1670 fois