Des pommes pour faire baisser le cholestérol

Et si la pomme faisait aussi bien qu'un traitement par les statines ? De fait, une récente enquête britannique semble démontrer que consommer une pomme par jour pourrait prévenir 8.500 morts par maladies cardiovasculaires par an chez les plus de 50 ans, un nombre proche de celui qui serait obtenu par la prise de statines…


C’est ce que viennent de démontrer des chercheurs de l’Université d'Oxford voulant tester le fameux adage anglais « an apple a day, keeps the doctor away ».
 
Ainsi, l’équipe britannique s’est interrogée sur l’impact d’un changement de mode de vie, notamment alimentaire, par rapport à celui de la prise de statines (médicaments « anti-cholestérol ») sur la réduction des risques cardiovasculaires : « Either a statin a day... or an apple a day ? »
 
Ils se sont appuyés d’une part sur les résultats obtenus avec les statines dans la méta-analyse Cholesterol Treatment Trialists sur la diminution du taux de cholestérol et, d’autre part, sur un modèle reliant des paramètres nutritionnels aux maladies chroniques, le modèle PRIME.
 
D’après leurs calculs, la consommation d’une pomme par jour éviterait donc 8.500 décès par an, et celle de statines 9.400 en Grande-Bretagne. Une différence relativement faible, surtout si l'on prend en compte les effets négatifs potentiels des statines : plus de mille cas de myopathie et plus de douze mille cas de diabète rapportés. Les statines font en effet l’objet de controverses ces dernières années, notamment en raison des effets secondaires que leur prise engendrerait ainsi que de leur coût.
 
Si l'étude précédente vérifie bien l'adage sur le risque cardiovasculaire, une autre équipe britannique confirme le lien entre consommation de fibres apportées par l'alimentation et protection cardiovasculaire, en faveur des recommandations actuelles sur la consommation quotidienne de fruits et légumes : consommer chaque jour de 7g de fibres permet une diminution de 9% du risque cardiovasculaire.
 
Les auteurs complètent leur synthèse en expliquant les mécanismes impliqués dans cet effet protecteur. Les fibres, en formant un gel, limitent l’absorption des sucres et des lipides par l’intestin. De plus, la vidange gastrique est ralentie par ce gel, ce qui aurait un effet sur la sensation de faim, avec un effet favorable sur la prise de poids, un des facteurs de risque cardiovasculaire. Par ailleurs, associées à l’amidon, les fibres fermentent et produisent des acides gras à chaîne courte qui pourraient réduire le taux de cholestérol.
 
Les polyphénols ont également un rôle dans la limitation des risques cardiovasculaires. Ils ont notamment une action sur la réduction de la cholestérolémie (augmentation du « bon » cholestérol, diminution du « mauvais » cholestérol, facilitation de l’excrétion fécale).
 
Dans ce cadre, sa richesse en fibres et en polyphénols fait de la pomme un atout dans la prévention des maladies cardiovasculaires. La pomme est en effet riche en fibres (jusqu’à 3 à 3,7 g/100 g) à la fois solubles (pectine, protopectine, acide pectinique) et insolubles (cellulose et hémicellulose), et c'est l'un des fruits les plus riches en substances antioxydantes : 159 à 293 mg/kg. Les polyphénols (catéchines, anthocyanes, flavonoïdes, quercétine, procyanidines…) que l’on trouve dans la peau et la pulpe jouent un rôle important dans les activités antioxydantes totales.
 
Cette association fibres/polyphénols fait de la pomme un atout supplémentaire dans la prévention des risques cardiovasculaires. C’est ainsi qu’une équipe danoise a démontré que la pomme entière est bien plus efficace que son jus pour diminuer le taux de cholestérol en raison de la présence de fibres.
 
Article édité par Expression Groupe et rédigé par des scientifiques en partenariat avec l'Association Nationale Pommes Poires.

Publié le 06/02/2014 à 11:22 | Lu 2062 fois