Dépendance : 94% des Français considèrent que la dépendance est un important sujet de société

La dépendance risque tous, malheureusement, de nous concerner un jour ou l’autre. Dans une société qui vieillit, l’association AXA Prévention a souhaité interrogé les Français et elle vient de présenter les résultats de son enquête, en collaboration avec l'institut CSA . Trois experts commentent ces résultats et s’accordent sur ce point : « bien vieillir se travaille tout au long de la vie ».





La dépendance de la personne âgée : désormais un fait de société

L’enquête révèle l’unanimité des Français sur ce sujet : 94% des sondés considèrent la dépendance comme un sujet de société important et les deux tiers d’entre eux connaissent ou ont eu un proche en situation de dépendance. L’intérêt reste élevé chez les jeunes adultes : près de 40% des moins de 35 ans estiment ce sujet très important.

La première des craintes : dépendre des autres

L’évocation de la dépendance suscite de nombreuses craintes : le fait de dépendre de son entourage (74%), la dégradation physique (73%), la perte de mémoire (71%), la peur d’être une charge financière (63%) ou enfin, celle de la solitude (60%)…

Ces inquiétudes sont décroissantes avec l’âge, les plus anciens redoutant moins l’état de dépendance. La majorité des sondés estime à 80 ans l’âge d’entrée en dépendance, un âge repoussé à 85 ans par les plus anciens. Enfin, la question du financement est problématique puisque seuls 30% des Français pensent pouvoir prendre en charge un proche dépendant et ils ne sont que 45% à penser assumer financièrement leur propre dépendance.

Pour agir, modifier son hygiène de vie apparaît comme la solution

Un large majorité (85%) des personnes interrogées pense que certains comportements vertueux contribuent à maintenir son autonomie. Une part importante des sondés situe à 53 ans l’âge à partir duquel il faut agir et estime que le gain de vie est de dix0 ans. Le passage à l’acte semble moins simple quand seuls 18% des sondés disent envier ceux qui ont adopté un mode de vie sain.

Des idées reçues confrontées aux avis d’experts

Dépendance : 94% des Français considèrent que la dépendance est un important sujet de société
Le Pr. Bruno Vellas, gériatre, le Pr. Jean-François Toussaint, directeur de l’IRMES2 et Marie de Hennezel, psychologue, apportent leur éclairage sur certaines croyances révélées par l’enquête CSA-AXA Prévention.

Pour 68% des personnes interrogées, tout le monde est égal face à la dépendance
« Non, répond le Pr. Jean-François Toussaint, nos modes de vie influencent l’entrée en dépendance, en retardant ou accélérant le processus naturel de déclin. La durée de vie et l’autonomie résultent de tous les événements traversés au cours d’une existence. Avec un comportement de vie sain, on peut gagner 14 ans d’espérance de vie ! »

Seuls 8% des sondés estiment que la diminution des capacités physiques hors handicap et maladie peut être à l'origine de la dépendance. Pour le Pr. Bruno Vellas, « pour retarder l’entrée en dépendance, il est primordial de préserver la mobilité. Le déplacement est un facteur clé d’autonomie. Prenez un critère de dépendance très simple : la force du quadriceps. Préserver ce muscle essentiel à la mobilité, c’est préserver son autonomie », insiste le Pr. Jean-François Toussaint.

Pour 97% des personnes interrogées, les accidents vasculaires cérébraux sont les premiers facteurs déclenchant la dépendance. « Non, l’entrée en dépendance se fait par le stade de la fragilité et pré-fragilité, selon le Pr. Bruno Vellas. Celle-ci se manifeste par une grande sédentarité, fatigabilité, baisse de la force musculaire, diminution de la mobilité, perte de poids … Du fait des progrès de la médecine, les gens vivent plus longtemps mais sont aussi plus fragiles et donc plus sujets à la dépendance à partir d’un certain âge. »

Parmi les comportements de vie sains qui diminuent le risque de dépendance, l’hygiène de vie est privilégiée par 71% des sondés versus le maintien d’une activité intellectuelle pour 15% d’entre eux et l’optimisme pour 4%. « La question du vieillissement est trop systématiquement vécue sous l’angle physique, trop peu de gens réalisent à quel point le corps et l’esprit sont liés », rappelle Marie de Hennezel. « Il est indispensable de conserver une activité intellectuelle, d’entretenir sa mémoire et de maintenir le lien social. Préserver l’optimisme est une bonne posture ! Quel que soit l’âge, il faut aussi cultiver sa curiosité et s’ouvrir aux autres. »

Article publié le 16/09/2011 à 08:20 | Lu 1985 fois