Contrats d’avenir : pas d’avenir sans dispositif de qualification dans l’aide et du soin à domicile

Adessadomicile en tant que syndicat d’employeurs associatifs dans le secteur du l’aide et du soin à domicile observe avec intérêt le projet des contrats d’avenir comme une réponse possible aux problèmes de recrutement pour certains métiers non qualifiés de l’aide à domicile.





Le métier d’agent à domicile qui ne requiert aucun diplôme pourrait s’adresser a priori à des jeunes, sans qualification, concernés par le projet des contrats d’avenir.

D’ailleurs, selon la dernière enquête de l’observatoire de l’aide à domicile, 80% des recrutements prévus dans les deux ans concernent des aides à domicile dans la branche de l’aide, de l’accompagnement, du soin à domicile et des services à la personne.

Cette perspective nécessite des dispositifs adaptés d’orientation au niveau du pôle emploi, du tutorat ou encore des formations aux métiers du domicile. L’une des priorités pour notre secteur étant de privilégier la qualification et la formation des salariés, et à terme de sécuriser les parcours professionnels.

Pour y répondre, la fédération propose que les conseillers de pôle emploi soient sensibilisés aux métiers du domicile qui demandent des compétences relationnelles importantes. La fédération souhaite que seules les personnes âgées de plus de 18 ans soient concernées pas les contrats d’avenir dans le secteur de l’aide à domicile.

Pour sécuriser les parcours professionnels et l’effort de professionnalisation du secteur, Adessadomicile demande que les financeurs publics reconnaissent et soutiennent financièrement les efforts de professionnalisation et apporte des moyens complémentaires en matière de tutorat.

Il est important de souligner que les contrats d’avenir ne constituent pas en soi une réponse satisfaisante aux problèmes récurrents de recrutement pour les métiers du domicile demandant qualification ou un diplôme comme infirmier, aide-soignant ou technicien d’intervention sociale et familiale. La difficulté de recrutement réside surtout dans un manque d’attractivité du secteur, principalement du à une politique salariale insuffisante. Près de la moitié des salariés de la branche perçoivent ainsi une rémunération égale au SMIC.

Enfin rappelons que la branche a déjà perdu plus de 8.500 emplois en raison de la crise de financement des prestations à domicile par les financeurs publics. Face à cette situation d’urgence, peu de moyens ont été accordés pour y faire face. Alors que le fonds d’urgence avait été évalué à 150 millions en juin 2011 par la Direction Générale de la Cohésion Sociale et les acteurs du secteur seuls à ce jour 50 millions ont été débloqués pour 2012 et 2013, de façon hétérogène sur l’ensemble des services d’aide à domicile.

Dans ces conditions, l’avenir reste sombre pour un secteur au cœur des problématiques d’accès aux soins, d’aide à l’autonomie et à l’aide aux familles.

Article publié le 05/09/2012 à 02:51 | Lu 1176 fois