Avis non autorisé : message personnel de Françoise Hardy (livre)

Les éditions des équateurs viennent tout juste de publier le dernier livre de Françoise Hardy : Avis non autorisé. Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un roman, mais d’un ouvrage-témoignage de 240 pages dans lequel la chanteuse revient avec franchise sur ce qu’elle aime ou pas et de manière très touchante sur son cancer et l’arrivée de la vieillesse…





Françoise Hardy, 71 ans, est l’une des idoles des sixties qui a su imposer son style à travers les époques. Ses chansons, transgénérationnelles, n’ont pas pris une ride, mais la femme, forcément, a vieilli… C’est notre lot commun. C’est cette femme qui se dévoile dans ce nouveau livre intitulé Avis non autorisé, dans cet ouvrage-témoignage dans lequel l’artiste passe au crible notre société. Ce qu’elle aime. Ou pas. Mais elle sait aussi faire preuve d’admiration et de tendresse envers des hommes  comme Michel Rocard ou Hubert Védrine, Nicolas Hulot ou Alain Juppé, Patrick Modiano ou Michel Houellebecq.
 
Mais au-delà de ces coups de gueule, de ces coups de cœur, l’égérie des années soixante évoque sans concession l’épreuve du temps, la déchéance de la vieillesse, de « sa » vieillesse et de la décrépitude des corps. Dans une époque qui se refuse à vieillir, il fallait un vrai courage pour se confronter ainsi à sa propre image (elle qui fut adulée pour sa beauté longiligne) et raconter sa souffrance, la maladie (cancer du système lymphatique depuis dix ans), le parcours du combattant auprès des médecins, et parfois des charlatans.
 
Affaiblie, amaigrie, Françoise Hardy, s’est récemment confiée à l’hebdomadaire Paris Match. Elle y évoque l’avancée en âge : « c’est une dévastation. L’insupportable déchéance du corps. Non seulement il fonctionne moins bien, mais il se déforme. Personne ne peut nier les difficultés motrices ni les pertes de mémoire du troisième âge. Je n’invente rien. Me concernant, à 71 ans, je suis tellement mal en point que j’ai perdu 7 kilos par rapport à mon poids de base, déjà très bas ».
 
Elle souligne aussi la mise à l’écart des seniors : « les vieux tendent un miroir de la dégradation que nul n’a envie de saisir. Pour ne pas vivre cette exclusion, je reste seule, chez moi ». Et d’aborder également la fin de vie : « ma mère, qui avait la maladie de Charcot a souhaité partir avant la fin terrible qui l’attendait. Elle a eu la chance d’avoir un praticien qui lui permette de s’éteindre en douceur. Je n’ai pas assisté à son départ. J’ai compris ce choix »
 
Dans Télérama, Valérie Lehoux écrit : « le livre est corrosif, à la fois drôle et sévère (y compris pour elle), méchant, sensible, chafouin, réducteur, érudit, surprenant. Il révèle une personnalité plus complexe qu'on ne le dit souvent ». Avis non autorisé ? Un message personnel assurément. 

Article publié le 12/03/2015 à 01:00 | Lu 2558 fois