Apnées du sommeil : des patients qui s'ignorent !

Alors que la société Sefam vient de présenter sa Sleepbox by Starck, un nouveau dispositif médical indiqué dans le traitement de l'apnée du sommeil, revenons plus en détail sur les syndromes de cette maladie qui touche 4% des Français et qui peut avoir de lourdes conséquences sur la santé, si elle n’est pas traitée.


Le syndrome d’apnées du sommeil se caractérise par des pauses respiratoires de 10 à 30 secondes, voire plus, pouvant se répéter plusieurs dizaines de fois par heure au cours de la nuit. Ces « pauses respiratoires » correspondent à des fermetures complètes ou partielles du pharynx du fait de la diminution d’activité musculaire au cours du sommeil.
 
Au final, ces épisodes de pauses respiratoires débouchent sur des micro-éveils (durant quelques secondes) qui se répètent jusqu'à plusieurs centaines de fois par nuit et altèrent considérablement la qualité du sommeil ! Ces apnées (obstructions complètes) ou hypopnées (obstructions partielles) s'accompagnent toujours de ronflements importants et sont à l’origine d’un stress majeur pour le système cardiovasculaire. 
 
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), environ 4% des Français (soit 2,5 millions de personnes) souffriraient de syndrome d'apnées du sommeil (SAS), mais seuls 15% seraient diagnostiqués et pourraient ainsi bénéficier d'une prise en charge adaptée.
 
Un chiffre probablement inférieur à la réalité, estime néanmoins le Dr Marc Sapène, pneumologue libéral au sein du Pôle d’exploration des apnées du sommeil (PEAS) de la Nouvelle Clinique Bel-Air de Bordeaux : « pas mal d'éléments remettent en cause ces données, notamment une étude suisse selon laquelle la proportion de patients touchés et à prendre en charge serait bien plus importante ».  
 
En l'absence de traitement, le syndrome d'apnées du sommeil entraine de lourdes conséquences sur la santé, des conséquences parfois vitales ! De fait, il multiplie par cinq le risque d'hypertension artérielle et d'AVC (accident vasculaire cérébral), par quatre celui de diabète de type 2 et par 2,6 celui de dépression ! Bref, comme on peut le voir, l’apnée du sommeil n’est pas anodine.
 
En raison de la fatigue et la somnolence qu'elle provoque, il multiplie par quinze le risque d'accidents de la route ! Il est donc urgent que les patients prennent la mesure du problème et soient mieux pris en charge. La personne victime d'apnées du sommeil est souvent la dernière à s'en rendre compte. C'est généralement sa ou son partenaire, réveillé(e) par ses ronflements, qui constate les pauses respiratoires.

Publié le 06/02/2017 à 03:10 | Lu 1497 fois