Alzheimer : vers une nouvelle approche d'immunothérapie ?

Une étude menée chez la souris par des chercheurs de l’Inserm et de l’UPMC* ouvre la piste d’un nouveau type d’approche d’immunothérapie pour traiter la maladie d’Alzheimer. Comment ? En amplifiant une population particulière de lymphocytes T qui régulent les mécanismes immunitaires et neuroinflammatoires se développant au cours de cette pathologie. Explications.





Depuis quelques années, un ensemble de travaux a permis de commencer à mieux appréhender les mécanismes immunitaires et neuroinflammatoires associés à la maladie d’Alzheimer. Dans cet esprit, l’équipe Inserm du Centre de Recherche Saint-Antoine vient d’apporter une nouvelle preuve de l’efficacité d’une stratégie innovante d’immunothérapie, chez la souris, basée sur une approche d’immunomodulation.
 
Comment ça marche ? Au cours de précédents travaux chez la souris, les chercheurs avaient montré que des lymphocytes T, appelés T régulateurs (ou Treg), contrôlaient les lymphocytes T qui  s’accumule dans le cerveau des malades. Les chercheurs ont donc choisi d’évaluer l’effet de ces Treg sur l’évolution de la maladie dans un modèle de souris.
 
Pour cela, ils ont amplifié ces cellules Treg au stade débutant de la maladie et ont alors constaté qu’un déficit de Treg accélérait l’apparition des troubles cognitifs. A l’inverse, l’amplification prolongée de Treg à l’aide de faibles doses d’interleukine-2 augmentait la réponse des cellules microgliales et retardait la survenue des troubles de mémoire.
 
Cette approche d’immunomodulation par injection de faibles doses d’interleukine-2, déjà testée dans certains protocoles cliniques de greffe de moelle osseuse ou encore dans le diabète de type 1, apparaît donc comme une nouvelle piste thérapeutique dans la maladie d’Alzheimer.
 
Les chercheurs envisagent déjà un essai chez l’homme et réfléchissent en parallèle à la possibilité de moduler plus spécifiquement certaines sous-populations de lymphocytes T pour affiner la réponse. Ces résultats ont été publiés dans la revue Brain.
 
*Equipe Inserm « Système Immunitaire, Neuroinflammation et Maladies Neurodégénératives » au sein de l’UMRS 938 « Centre de Recherche Saint-Antoine » (Inserm/UPMC) à Paris.
 
Source

Article publié le 08/02/2016 à 04:45 | Lu 1672 fois