Alimentation : toujours trop de sel dans nos assiettes, constate 60 millions de consommateurs

60 millions de consommateurs publie dans son numéro de novembre qui sort ce jour, « les résultats des analyses de sel de 357 produits effectués entre 2003 et 2008 ». Verdict : en cinq ans, les progrès restent limités. Et la plus grosse déception concerne le pain, toujours trop salé. Faut-il obliger les boulangers à changer leurs habitudes ?





Dans un contexte de crise économique, le consommateur se plaint régulièrement d’avoir à payer ses courses trop chères. Bref, de trouver la note un peu trop salée… Mais ce qu’il sait peut-être moins, c’est que les aliments qu’ils trouvent trop onéreux sont également trop salés.

Or, le sel –en trop fortes quantités- est mauvais pour la santé (notamment pour l’hypertension artérielle). Comme le rappelle 60 millions sur son site Internet « en 2002, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) recommande aux consommateurs et aux fabricants d’y aller doucement sur le sel. Objectif : réduire de 10 g à moins de 8 g par jour et par personne la consommation de sel sur cinq ans ». La communauté scientifique admet généralement que 4 grammes de sel sont suffisants pour combler les besoins quotidiens d'un adulte.

« Les fabricants ont-ils joué le jeu ? » s’interroge donc 60 millions. Pour le savoir, l’association a étudié, en partenariat avec l’Afssa, l’évolution des teneurs en sel de 357 produits de 2003 à aujourd’hui. Principal constat : de gros efforts restent à faire. Seize des vingt-sept familles d’aliments analysées contiennent en moyenne toujours autant de sel.

Grosse déception pour le pain : les boulangers ont des difficultés à changer leurs habitudes : baguettes, pains et croissants restent trop salés, regrette 60 millions qui précise qu’aucune amélioration n’a été notée « en cinq ans ! Pourtant, le pain est le premier pourvoyeur de sel dans notre alimentation. Pour entraîner toute la profession, une réglementation imposant une baisse semble indispensable ».

La charcuterie industrielle figure, elle aussi, parmi les mauvais élèves, remarque l’association : « peu de marques de jambons cuits ont diminué leur teneur en sel. Même chose pour les saucissons. Les jambons crus font toutefois exception, car, s’ils restent très salés, ils le sont généralement moins qu’en 2003 ».

Heureusement, certains industriels se sont montrés plus coopératifs que les charcutiers. Les progrès réalisés sur les potages déshydratés méritent d’être soulignés : on passe d’un taux de 1,54 % à un taux de 0,8 %, soit une chute de 49 % ! Les raviolis et les céréales du petit déjeuner affichent eux aussi un taux de sel en diminution. À la baisse aussi, mais moins fortement, les pizzas, les cassoulets, les emmentals et les pains de mie.

« Preuve que la lutte contre les excès de sel n’est pas mission impossible… » conclut l’association.

Article publié le 23/10/2008 à 15:30 | Lu 6748 fois