Aide à domicile : quand faire appel à un professionnel ?

Avec l’aide d’Alexandra Horst, psychologue, chargée de coordination chez Vitalliance (société spécialisée dans l’aide à domicile) et Georges Arbuz, anthropologue et chercheur en gérontologie, Vitalliance revient aujourd’hui sur l’aide à domicile… Quand et comment faire appel à un professionnel quand les parents deviennent trop âgés pour vivre en toute autonomie ?


On estime que 90% des Français déclarent préférer avoir recours à une solution de maintien à domicile plutôt que de s’installer en institution. Ce souhait autrefois difficile à tenir, est de plus en plus réalisable en raison, ces dernières années, d’une forte professionnalisation des services d’aide à domicile et du métier d’auxiliaire de vie. Cette dernière a une véritable vocation : celle de faciliter la vie quotidienne de la personne en perte d’autonomie.
 
Alors, quand faire appel à un professionnel ? Lorsqu’on s’aperçoit que des tâches quotidiennes deviennent trop dures pour ses parents ou que des changements interviennent (propreté de la maison, de la personne, difficulté à s’alimenter…), il est alors primordial d’en discuter avec eux. Et ce, avant d’entreprendre toutes démarches pour obtenir une aide à domicile !  
 
Une fois la décision prise, et en accord avec ses parents, il faut évaluer leurs besoins en matière de fréquence et de temps et estimer la durée pour laquelle l’aide devra être mise en place.

Plusieurs solutions s’offrent aux personnes désireuses de faire appel à une aide à domicile :

Le recrutement direct : la personne âgée -ou ses proches- peut être l’employeur direct de l’aidant(e). Elle aura alors à sa charge toute la gestion administrative et juridique (contrat de travail, bulletins de salaire, déclarations d'URSSAF, congés payés, licenciement…)
 
Le recours à un mandataire : la personne âgée -ou ses proches- conserve le statut d’employeur. En faisant appel à une structure mandataire (privée ou publique), ils se déchargent de tout ce qui relève de l’administratif et du juridique, moyennant une rémunération. L’organisme s’occupe également de la gestion du personnel (recrutement, remplacement…).
 
Le recours à un prestataire : dans ce cas, c'est la structure qui fournit et facture l’ensemble des prestations aux bénéficiaires. Cette formule est la plus simple car l'organisme se charge de l'ensemble des formalités (recrutement, gestion administrative, juridique…). Le bénéficiaire demande les services dont il a besoin et la structure lui facture selon le nombre d’heures travaillées.

Comment trouver le bon prestataire ou mandataire ?

En France, de nombreuses structures privées et publiques proposent des services d’aide à domicile. Choisir un prestataire de qualité est primordial afin d’assurer l’accompagnement le plus adapté pour la personne dépendante. En effet, mettre en place des missions d’aide à domicile requiert un certain professionnalisme. Alors comment s’y retrouver ?
 
Les bons prestataire/mandataire travaillent toujours en réseau avec d’autres partenaires du secteur médical. Les mairies, services sociaux et professionnels de santé seront donc au courant des pratiques et de la réputation des différents acteurs de l’aide à domicile et pourront délivrer d’utiles recommandations. Il est également utile de se renseigner auprès du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) le plus proche.
 
Les personnes dépendantes ont des besoins spécifiques et doivent obtenir une prestation adaptée. Il faut privilégier les structures spécialisées dans l’accompagnement des personnes en perte d’autonomie.

Pour éviter tout échec, il faut que le prestataire prenne le temps d’analyser la situation, d’organiser les plannings et de trouver l’auxiliaire de vie la plus qualifiée. Le profil psychologique des intervenant(e)s (savoir-faire et savoir-être) doit concorder avec les souhaits et attentes des clients afin d’assurer la durée et la qualité des missions.
 
Les agréments ou certification qualité (normes NF, label Cap Handéo, Qualicert…) sont de bons indicateurs quant à la qualité des prestations proposées. Les structures qui proposent à leur personnel de bénéficier de sessions de formation continue auront les auxiliaires de vie les plus qualifiées.

Auxiliaire de vie, bien plus qu’une intervenante à domicile

Lorsqu’une auxiliaire de vie intervient chez un bénéficiaire, l’accompagnement ne se limite pas à de simples gestes. Il s’agit d’un soutien important pour la personne dépendante. Outre l’aide matérielle et technique apportée, ce sont de véritables liens qui se créent. D’après Simone Slagmulder, 66 ans, auxiliaire de vie chez Vitalliance depuis 3 ans, « c’est un métier des plus valorisant ».

Elle exerce ce métier « de vocation » depuis plus de quinze ans maintenant. Et ce n’est pas aujourd’hui qu’elle s’en lassera car pour elle il s’agit d’un métier valorisant dans lequel l’empathie, le partage, l’honnêteté et le fait d’être à l’écoute sont essentiels. C’est en aidant bénévolement pendant plusieurs mois sa voisine qui vivait seule, que Simone a choisi de passer son Certificat d'aptitude aux fonctions d'aide à domicile puis d’obtenir en 2005, l’équivalence du Diplôme d’état d’auxiliaire de vie sociale (DEAVS).

Aujourd’hui, Simone s’occupe pour le compte de Vitalliance d’une personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer et avoue que la principale difficulté de cette profession est « de faire face à la maladie et de voir l'évolution de la pathologie chez la personne aidée ». Car, comme elle l’explique « il y a un attachement ». Elle aime découvrir et comprendre « le vécu » des seniors qu’elle accompagne, créer des liens et avant tout se sentir utile.

Bon à savoir

Faire appel à un prestataire ou à un mandataire occasionne des frais mais des aides existent comme :

- L’Allocation Personnalisé d’Autonomie (APA) qui permet de financer une aide à domicile. Qu’on soit recruteur direct ou faisant appel à un organisme, elle est attribuée aux personnes à partir de 60 ans confrontée à une perte d’autonomie.

- En cas de situation urgente (retour d’hospitalisation, absence des proches…), la personne âgée si elle relève du régime général des salariés ou perçoit une retraite ou une pension de réversion, peut bénéficier de la prestation de garde à domicile. La demande est à faire auprès de la caisse régionale d’assurance maladie du lieu de résidence.

Enfin, des réductions d’impôts sont possibles aussi bien lorsqu’on est employeur que si l’on passe par un organisme.
 
ATTENTION, les personnes bénéficiaires d’aide comme l’APA sont libres de choisir leurs prestataires d’aide à domicile qu’ils soient privés ou publics.
 
Le chèque emploi service universel (CESU) simplifie toutes ces formalités administratives. L’employeur rémunère l’aidant(e) avec ce chèque. Pour plus d’informations : www.cesu.urssaf.fr

Publié le 16/03/2015 à 01:00 | Lu 4739 fois