AVC, vite le 15 ! Un seul geste suffit

A l’occasion de la Journée mondiale contre l’AVC, le 29 octobre prochain, la Fédération Nationale France AVC et la Fondation Cœur et Artères* ont dévoilé une nouvelle campagne de communication baptisée « AVC Vite le 15 ! Un seul geste suffit » qui vise à sensibiliser le grand public sur l’importance de bien connaître les principaux symptômes de l’AVC et d’appeler en urgence le 15 pour une prise en charge rapide et optimisée. Détails.


AVC, vite le 15 ! Un seul geste suffit
Les AVC peuvent survenir à tout âge mais clairement, les seniors sont les plus concernés. En effet, comme le souligne ce récent rapport de la Drees, « en 2008 et 2009, près de 200.000 personnes ont été hospitalisées pour un (AVC) en France ». Et parmi ces personnes, un petit tiers (29%) était âgé de 18 à 64 ans, la moitié avait entre 65 et 84 ans et 21% avait plus de 85 ans.
 
Les seniors sont donc largement « représentés » chez les victimes d’AVC. Toujours selon cette étude, 62 % des patients ont fait un infarctus cérébral, 26% un AVC hémorragique et dans 12% des cas, le type de l’AVC n’était pas précisé. Rappelons que l’AVC représente la première cause de handicap moteur acquis de l’adulte, la deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer et la troisième cause de mortalité en France...
 
Face à un AVC, on a 4H30 pour agir. Chaque minute compte dès le premier symptôme et, le pronostic d’une personne souffrant d’AVC dépend de la rapidité de sa prise en charge. Bref, plus on va vite dans la prise en charge d’une personne faisant un AVC, moins le cerveau est abîmé.
 
« Seul le 15 dispose d’une cartographie régionale des unités de soins et est donc le plus à même d’orienter le patient dans la bonne filière. Même si certaines régions ne possèdent qu’une unité neuro-vasculaire, le 15 permet de bien guider le patient en fonction de son âge, du délai et de la gravité des symptômes », explique le Pr Maurice Giroud, neurologue, chef de service de neurologie vasculaire au CHU de Dijon
 
Dans le cadre de la Journée mondiale de l’AVC, une affiche et un livret d’information seront téléchargeables gratuitement sur le site www.avcvitele15.com pour sensibiliser davantage le grand public aux signes d’alerte de l’AVC et au bon réflexe à avoir en appelant le 15.
 
« Les campagnes de sensibilisation jouent un rôle primordial dans l’amélioration de la prise en charge des patients. Les jours suivants les Journées mondiales et européennes de l’AVC, nous observons aux urgences, non pas une augmentation des AVC, mais une arrivée des patients dans les temps. Malheureusement, cet impact est éphémère, il est indispensable de continuer à sensibiliser le grand public à ces messages clés », ajoute le Pr  Maurice Giroud.
 
Pour réduire au maximum les risques de séquelles, pire de mortalité, il est indispensable de connaître les signes de l‘AVC. « Une déviation de la bouche ou du visage, une faiblesse du bras ou de la jambe, des difficultés pour s’exprimer, il faut immédiatement appeler le 15 pour déclencher les secours qui vont adresser le patient dans un établissement de santé spécialisé où il pourra être pris en charge rapidement. Nous constatons malheureusement que les patients arrivent souvent trop tard à l’hôpital car les proches ne connaissent pas bien les symptômes et agissent trop tard. Il faut donc continuer à communiquer auprès du grand public sur les symptômes de l’AVC et sur l’urgence d‘appeler le 15 pour optimiser la prise en charge des patients », insiste le neurologue.
 
Le CHU et la Faculté de Médecine de Dijon ont créé, en 1985, le premier Registre des Accidents Vasculaires Cérébraux pour combler l’absence des données sur cette maladie en France. En trente ans, ce registre révèle une stabilité des taux d’incidence de l’AVC et « un recul de l’âge d’apparition de l’AVC de cinq ans chez l’homme et de huit ans chez la femme grâce à la prévention primaire réalisée par les médecins généralistes ». La mortalité à un mois est passée de 25% à 9% en trente ans.
 
« La baisse massive de la mortalité à un mois et l’augmentation de 20% des patients sans ou avec peu de séquelles sont le reflet d’une nette amélioration de la prise en charge de l’AVC avec la mise en place des UNV et la pratique rapide de la fibrinolyse dans ces unités de soins intensifs ou dans les centres hospitaliers généraux grâce à la télémédecine », explique le Pr Giroud. Enfin, le taux de récidive au bout d’un an est passé de 16% à 5% en trente ans « grâce à l’éducation thérapeutique réalisée par les professionnels de santé auprès des malades en UNV et l’instauration d’un réseau ville-hôpital où une infirmière clinicienne assure le suivi en prenant contact avec les patients tous les 6 mois », indique-t-il.
 
En savoir plus, www.avcvitele15.com
 
*en collaboration avec le laboratoire Bayer

Publié le 28/10/2016 à 01:00 | Lu 2172 fois