​Cancer colorectal : un nouveau test plus simple et performant pour dépister

Le mois de mars sera, une nouvelle fois, celui de la mobilisation contre le cancer colorectal. L’occasion de rappeler que ce cancer reste le deuxième cancer le plus meurtrier et le troisième cancer le plus fréquent. On a un peu tendance à l’oublier… Pourtant, détecté tôt, il guérit dans neuf cas sur dix. Un paradoxe qui invite à rappeler la gravité de ce cancer touchant aussi bien les femmes que les hommes, et l’importance de sa détection précoce, notamment chez les seniors.


Chaque année le cancer colorectal touche plus de 42.000 nouvelles personnes en France (23.200 hommes et 18.900 femmes), pour l’essentiel des personnes de plus de 50 ans. Et 17 500 décès par an. Ce cancer reste donc un cancer très meurtrier alors qu’existe un dépistage simple qui peut sauver des vies, mais pour lequel la participation reste encore trop faible.
 
Rappelons une fois encore, qu’une détection précoce permet d’identifier la maladie à un stade peu évolué, voire d’éviter un cancer en détectant des polypes ou adénomes, avant qu’ils ne dégénèrent en lésions cancéreuses. Plus un cancer colorectal est détecté tôt, moins les traitements sont lourds, mutilants et plus les chances de guérison sont importantes.
 
L’année 2015 marque, selon un récent communiqué du ministère de la Santé, « une véritable avancée dans le dépistage du cancer colorectal ». En effet, dès le printemps prochain (demain donc), un nouveau test de dépistage sera proposé aux personnes de 50 à 74 ans. Plus simple d’utilisation et encore plus performant, il devrait faciliter la participation au dépistage qui reste encore très insuffisante !
 
Le test de dépistage proposé jusqu’ici est donc remplacé, cette année, par un test immunologique. Pris en charge à 100 % sans avance de frais, ce test simple, rapide à faire et indolore, est à réaliser chez soi.
 
Plus simple : le test immunologique est plus pratique d’utilisation car il ne nécessite plus qu'un seul prélèvement de selles contre six précédemment. La technique de prélèvement est plus fiable et plus ergonomique. Elle limite la manipulation des selles.
 
Plus performant : ce nouveau test a une sensibilité supérieure et permet une meilleure détection des cancers et des lésions précancéreuses. Les données de littérature démontrent que cette technologie peut permettre de détecter 2 à 2,5 fois plus de cancers et 3 à 4 fois plus d’adénomes.
 
Plus fiable : grâce à l’utilisation d’anticorps, il ne peut pas être rendu positif par l’hémoglobine animale issue de l'alimentation. La lecture automatisée de ce test garantit une meilleure fiabilité.
 
Une campagne d’information pour faire connaître ce nouveau test et inviter les personnes de 50 à 74 ans à se faire dépister sera lancée au printemps par le ministère de la Santé et par l’Institut national du cancer (INCa). Rappelons que ce dépistage est proposé dans toute la France depuis 2009 : tous les deux ans, les femmes et les hommes âgés de 50 à 74 ans reçoivent à leur domicile un courrier les invitant à consulter leur médecin traitant au sujet du dépistage du cancer colorectal. Lors de la consultation, le médecin détermine le niveau de risque du patient en fonction de son histoire et de ses antécédents, ainsi que la conduite adaptée à tenir.
 
Dans la plupart des cas, il remet un test de dépistage à faire chez soi après avoir vérifié que le patient ne présente pas de risque particulier (symptôme, antécédent personnel ou familial de polypes ou de cancer colorectal). Si le test est positif, le médecin adresse le patient à un gastroentérologue pour la réalisation d’une coloscopie permettant de confirmer ou infirmer la suspicion de lésion précancéreuse (environ 30% des cas) ou cancéreuse (environ 8% des cas). Le test doit être répété tous les deux ans mais en cas de signes d’alerte entre deux tests une consultation médicale est recommandée.
 
Si la notoriété de ce dépistage a progressé depuis la généralisation du programme de dépistage organisé du cancer colorectal à l’ensemble du territoire, la participation reste encore trop faible : seules 29,8% des personnes concernées ont réalisé le test en 2013-2014, avec de fortes disparités selon le sexe (31,5% des femmes vs 27,9% des hommes) et l’âge : le taux de participation augmente avec l’âge chez les hommes (23,8% entre 55-59 ans à 36,1% à 70-74 ans) comme chez les femmes (27,8% entre 50-54 ans à 37,1% entre 70-74 ans). La participation reste donc très inférieure aux recommandations européennes qui sont de 45% de participation minimum. C’est aussi l’un des objectifs porté par le Plan cancer 2014-2019 qui indique par ailleurs que chaque personne pourra se voir proposer par son médecin traitant une modalité de suivi ou de dépistage adaptée à son niveau de risque.
 

Publié le 02/03/2015 à 09:09 | Lu 2636 fois